Comment être certain que les bois d?oeuvre sont de qualité suffisante pour durer ? Un industriel, Protac, a engagé une démarche de certification sur son site à Lamballe (22).
La marque CTB-B+ apporte cette garantie, au terme d’un processus rigoureux. L’industriel Protac, spécialisé dans la seconde transformation du bois, est l’un des premiers à s’engager dans cette démarche volontaire.
Certifié CTB-B+ depuis 1997, Protac, dispose à Lamballe des différents procédés de traitement contrôlés et certifiés dans le cadre de la marque. L’industriel garantit la qualité de ses bois, qu’il traite en fonction de leur usage final : charpente, bardage, aménagement extérieur, ...
« Depuis sa création, notre entreprise s’engage en faveur de la protection de l’environnement et de la préservation des ressources. Nos traitements sont certifiés CTB-B+ depuis 1997 » indique Thierry Bergerault, directeur général de Protac Protac achète des bois sciés bruts. Les maitres mots : qualité et durabilité. Ce sont à 99 % des résineux, dont l’hygrométrie est très surveillée.
Issus de forêts gérées durablement (certifiées PEFC ou FSC), ces bois proviennent de Scandinavie, essentiellement de Finlande, et de France pour les 5 000 m3 de Pin Douglas transformés annuellement.
Traitement de surface pour l’usage du bois en classe de 1 à 3.1
Avant usinage, Protac procède au séchage dans des séchoirs de 100 m3 ; cette étape est essentielle à la qualité des bois. Le rabotage est réalisé en une seule étape, dans l’une des 3 unités mécanisées 4 faces.
Le traitement de préservation est réalisé, selon les cas, dans deux bacs de trempage, par aspersion ou dans les 3 cylindres autoclaves. Le bardage et le lambris reçoivent une finition.
Pour l’usage de bois en classe d’emploi de 1 à 3.1, Protac utilise deux process de traitement de surface : le trempage ou l’aspersion. Dans le premier cas, les lots de bois sont immergés pendant une courte durée dans des bacs remplis de solution insecticide/fongicide certifiée CTB-P+.
Dans le second, ils sont traités par aspersion, dans une des deux chaînes automatisées, qui assurent à la file la finition en peinture ou saturateur de couleur. La capacité de production est de 2 200 m2/ jour.
50 % des bois rabotés destinés au bardage sont éliminés car les poches de résine qu’ils contiennent empêchent l’accroche parfaite de la peinture.
Deux lignes de finition, mises en place en 2007 et 2012, permettent l’application par aspersion de peinture (garantie 10 ans) ou de saturateur de couleur (garantie 5 ans).
Traitement en profondeur pour les bois classés 3.2 et 4
Pour les bois classes 3.2 et 4, le traitement en profondeur est obtenu en autoclave, par l’imprégnation avec un produit biocide sous pression (jusqu’à 13 bars). Le cylindre contenant les lots de bois est rempli sous vide et c’est la pression hydraulique qui force le produit à pénétrer en profondeur dans le bois. Cette étape dure de 2 à 4 heures.
L’égouttage est une étape très importante pour laisser au produit le temps de se fixer. A la sortie de l’autoclave, les lots sont laissés 48 à 72 heures dans un grand hangar aéré et abrité, avant d’être étiquetés et stockés.
« Le bois est amené à saturation. Nous sommes les seuls en France à disposer d’une telle surface pour le traitement en autoclave des bois » précise Thierry Bergerault.
Les égouttures ruissellent su sol. Elles sont récupérées dans des caniveaux, filtrées et réinjectées dans les autoclaves pour traiter les lots suivants.
Obtenir la marque CTB-B+ : un processus exigeant
Créée par l’Institut technologique FCBA, la marque CTB-B+ certifie la qualité globale du traitement des bois. 67 industriels français ou européens travaillant sur le marché français ont choisi cette démarche.
Pourtant, obtenir cette certification n’est pas une mince affaire pour les sites de traitement : ils doivent au préalable être classés ICPE (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement) en raison du potentiel de nuisances, de pollution des sols et d’accidents qu’ils présentent.
Il leur faut donc répondre à des réglementations de prévention des risques environnementaux et ils sont soumis à des contrôles pour vérifier qu’ils respectent les exigences qui y sont liées (émissions, gestion des déchets, etc.).
Un plan qualité préalable pour le traitement de bois
Avant de commencer le processus de certification, l’entreprise doit avoir mis en place un plan qualité pour le traitement des bois : contrôle et enregistrement des traitements, stockage, etc. Vient ensuite l’audit initial, réalisé sur le site industriel : il consiste à évaluer la cohérence de ce plan qualité et le respect des exigences du référentiel CTB-B+.
Parallèlement, des échantillons de bois traités et de solutions de traitement sont prélevés deux fois par an à l’usine et analysés au FCBA. On vérifie surtout la qualité de préparation des bois (taux d’humidité, vérification des appareils de mesure, …) et de la solution de traitement (dilution, pénétration et rétention du produit, …).
Outre la qualité des process de traitement (cycles d’imprégnation, état du matériel, traçabilité des lots de bois, ...), on s’assure du respect des réglementations : étiquetage des bois certifiés, attestation de traitement préventif remise au client. C’est donc le couple produit/process de traitement qui est validé par rapport à un usage donné des bois.
Les essences de bois sont sélectionnées notamment par rapport à leur durabilité naturelle et leur capacité à fixer un produit de protection préventive contre champignons et insectes. La classe d’emploi définit les usages possibles des bois de construction, pour l’extérieur et l’intérieur.
Source : batirama.com / E. Jeanson