A l?approche des Journées de la Construction 2018 organisées par la Capeb, les 8 présidents d?Unions nationales artisanales (Una*) ont fait le point sur les questions majeures communes aux métiers.
Les Journées de la Construction 2018, qui se tiendront du 25 au 27 avril prochain au Parc des Expositions de Brest, seront l’occasion, pour la troisième année consécutive, de rassembler les délégués de l’Assemblée Générale annuelle de la Capeb et les délégués des Journées Professionnelles de la Construction qui réunissent toutes les Unions Nationales Artisanales et représentent tous les corps de métiers qui composent la Confédération.
Alors que 5 000 visiteurs sont attendus à cette manifestation, les 8 présidents d’UNA ont signé une déclaration commune qui sera faite aux délégués présents à Brest, relative à des questions majeures et transversales des métiers.
L’obligation du recours au BIM
En premier lieu, alors que des réflexions sont actuellement en cours pour rendre obligatoire le recours aux outils de « maquette numérique et modélisation des données du bâtiment » (BIM) dans les marchés, les UNA considèrent que le niveau de maturité des acteurs de la filière reste insuffisant à cet égard et que les outils disponibles ne sont adaptés ni aux différentes tailles des entreprises, ni aux différents types de marchés.
Une telle obligation conduirait donc à exclure des marchés un grand nombre d’entreprises et serait contraire aux objectifs gouvernementaux de généralisation du recours au numérique dans le bâtiment à horizon 2022. Elles demandent donc à l’Etat de privilégier une approche incitative basée sur une démarche volontaire des entreprises et non sur une obligation imposée par voie réglementaire.
La Capeb se félicite par ailleurs de la volonté des pouvoirs publics de poursuivre les programmes d’accompagnement des acteurs de la filière destinés à répondre aux enjeux de la transition énergétique, aux enjeux du numérique et à la problématique de l’amiante dans le bâtiment.
Elle souhaite ainsi que l’Etat assure la poursuite, sans coupure et en concertation avec la filière, du Programme d’Actions pour la qualité de la Construction et la Transition Energétique (PACTE) et du Plan de Transition Numérique dans le Bâtiment (PTNB).
La question des déchets
Face à la directive européenne 2008/98/CE relative aux déchets qui impose la valorisation, le réemploi ou le recyclage de 70% des déchets non dangereux du BTP d'ici 2020, l'organisation professionnelle demande à ce que les réalités technico-économiques des entreprises artisanales soient prises en compte dans l’élaboration des plans régionaux de gestion des déchets du BTP avec, notamment :
. une absence de contraintes administratives supplémentaires pour la filière, tout particulièrement pour le suivi ou la traçabilité des déchets de chantier
. l’amélioration et le renforcement du maillage territorial des points de dépôt et de collecte, en priorisant les installations qui organisent la valorisation et le recyclage des déchets
. la permission donnée aux entreprises générant des déchets amiantés de les déposer dans une installation de proximité dans des conditions financières acceptables
. une incitation à la prise en compte de la valorisation, du réemploi ou du recyclage des matériaux dès la phase de conception des ouvrages.
Alléger la lourdeur administrative des CEE
La Capeb a également mis sur la table la question de la réparation des équipements du bâtiment et demande à l’Etat d’exiger des fabricants d’équipements de garantir une disponibilité des pièces détachées en vue de réparation sur une durée correspondant à une durée de vie raisonnable des équipements concernés.
Autre problématique : le constat que les différentes mesures prises à ce jour en matière de simplification du dispositif des certificats d’économie d’énergie (CEE) ont eu pour effet principal d’alourdir au contraire le formalisme administratif pour les entreprises réalisant les travaux d’économies d’énergie éligibles.
Afin d’éviter de dissuader les plus petites entreprises à porter ce dispositif auprès des clients particuliers, les artisans demandent à l’Etat de mettre en place une vraie simplification administrative dans le secteur résidentiel, mais aussi que les contrôles puissent être réalisés avec discernement.
Photovoltaïque et sinistralité
Enfin, les récentes annonces concernant la sinistralité des procédés photovoltaïques font porter une responsabilité importante sur les entreprises artisanales du bâtiment, dont le déficit de confiance dans ce marché ne cesse de croître, rendant ainsi fragile et préoccupante la reprise du secteur (alors que les objectifs fixés augmentent).
Pour l’heure, la Capeb considère que seuls les Avis Techniques délivrés par le CSTB sur des procédés complets peuvent apporter aux acteurs de la construction des garanties fiables sur les niveaux de performances et la durabilité de ces procédés, avec un domaine d'emploi défini et des conditions de mise en œuvre précises.
Elle souhaite par ailleurs, dans le cadre de l’autoconsommation totale, une structuration de ce marché qui a vocation à se développer, afin de sécuriser les biens et les personnes, en s’assurant que les installations sont réalisées par des entreprises compétentes. De fait, elle demande un accompagnement des acteurs de la filière par les pouvoirs publics afin de sécuriser l’aptitude à l’emploi des procédés photovoltaïques mis sur le marché.
*Les 8 UNA : Maçonnerie-carrelage ; Charpente menuiserie agencement ; Couverture plomberie chauffage ; Peinture vitrerie revêtements ; Equipement électrique et electrodomotique ; Serrurerie métallerie ; Métiers et techniques du plâtre et de l'isolation ; Métiers de la pierre
Source : batirama.com