Toujours en croissance au 1er trimestre, l'activité de l'artisanat du bâtiment commence à pâtir de la grève en pointillés de la SNCF, estime la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment.
"Pour le moment les entreprises ont fait face comme elles pouvaient, en réorganisant leurs interventions, par exemple en privilégiant des chantiers plus près de leurs ateliers", rapporte Patrick Liébus, président de la Capeb. Pour l'heure, les entreprises du secteur ont surtout "perdu du temps dans les transports routiers, du fait du surencombrement du réseau routier et du trafic accru", dit-il.
"Sur les trois mois prévus, ces grèves auront un impact sur notre activité, c'est certain", prédit M. Liébus, qui renvoie au prochain point sur l'activité du secteur, mi-juillet, pour une évaluation chiffrée de ces perturbations. Car les difficultés d'approvisionnement en matières premières auprès des industriels, pour l'instant constatées ponctuellement, pourraient s'étendre.
L'acheminement des matériaux transformés vers les points de vente et le négoce, ainsi que celui des granulats des carrières - la grève touchant aussi le fret - seront inévitablement perturbés, estime la Capeb.
Le "choc de l'offre" de logements espéré ne se fera pas
Quant au projet de loi Elan (Évolution du logement, aménagement et numérique) attendu à l'Assemblée nationale fin mai, "il va dans le bon sens", avec notamment des mesures de simplification et de dématérialisation des demandes d'autorisation d'urbanisme, "mais il ne va pas déclencher un choc d'offre, ni changer fondamentalement notre activité", a estimé M. Liébus.
De janvier à mars, la progression de l'activité des entreprises artisanales du bâtiment a été de 2,5% comparé au premier trimestre 2017, un rythme équivalent à celui de l'an dernier. Et début avril les carnets de commandes représentaient 84 jours d'activité, contre 86 jours un an plus tôt à la même époque.L'artisanat du bâtiment affiche ainsi son neuvième trimestre consécutif de croissance.
Celle-ci "marque légèrement le pas" par rapport à la hausse de 3,5% enregistrée sur les trois derniers mois de 2017, en raison de conditions climatiques défavorables en début d'année, marqué par de fortes précipitations et chutes de neige".
La construction neuve continue à tirer le secteur, avec une hausse d'activité de 5% en volume au premier trimestre, "une tendance qui devrait se confirmer" au vu des 427.300 logements mis en chantier en France, à fin février (+12,5%), observe la Capeb.
L'entretien-rénovation en progression modérée
Quant à l'entretien-rénovation qui représente 58% de l'activité des entreprises artisanales du bâtiment de moins de 20 salariés, sa progression reste plus modérée, avec une hausse de 0,5% en volume sur un an, portée par les travaux d'amélioration de performance énergétique (+2,5%).
Grâce à cette reprise, "les indicateurs de l'emploi sont au beau fixe", se réjouit la Capeb. Ainsi "30% des entreprises artisanales ont cherché à embaucher au cours du second semestre 2017" et l'emploi salarié dans les entreprises du BTP de moins de 20 salariés a progressé de 1,5% pour atteindre 699.940 salariés au dernier trimestre 2017, comparé à la même période un an plus tôt.
Après un gain de 7.000 emplois l'an dernier, la Capeb table cette année sur 8.000 à 10.000 emplois supplémentaires dans le secteur, grâce à une activité attendue en hausse de 2,5%, toujours portée par le dynamisme de la construction neuve (+5%) et une légère reprise des travaux d'entretien-amélioration (+1%).
Source : batirama.com