Deux immeubles hybrides Bois/Béton seront construits à Rosny-sous-Bois dans le cadre de l?appel à projets « Inventons la Métropole du Grand Paris »
Nous poursuivons notre exploration des 51 lauréats, parmi les 140 dossiers déposés, de l’appel à projets « Inventons la Métropole du Grand Paris ». Après, l’aménagement d’un pôle de réalité virtuelle à Charenton-Bercy, voici le projet de Vertical Village, qui sera construit sur le site de Rosny Métropolitain, entre l’avenue Charles de Gaulle et la rue Louise Michel à Rosny-sous-Bois.
Deux tours bois/béton verront le jour à Rosny-sous-Bois. Elles abriteront notamment des logements, sociaux et non-sociaux, des bureaux et un centre sportif avec un mur d’escalade vertical sur plusieurs étages. ©Laisné Roussel / Sou Fujimoto Architects
D’ici 2025, le site retenu bénéficiera de la proximité de deux lignes de métro – prolongement de la ligne 11 en 2022, puis ligne 15 Sud du Grand Paris Express en 2015 = et du RER E déjà existant. ©Google Earth – Image Lansat / Apur
18 parcelles réunies sur un site stratégique
Le site compte 18 parcelles pour une surface totale de 5 200 m². Il est stratégiquement placé : à proximité du Centre Commercial Rosny 2, du pôle gare Rosny-Bois Perrier, au croisement de la ligne de métro 11 de Mairie des Lilas à Bois-Perrier qui mettra le site à 25 minutes du Châtelet au centre de Paris.
Précisons que les travaux de la ligne 11 atteignent déjà le centre commercial de Rosny 2 avec une livraison prévue en 2022. Sans oublier la ligne 15 Est du Grand Paris Express, peut-être en 2025, ainsi que le RER E déjà existant.
Autour du site retenu, se trouvent surtout des pavillons, quelques bâtiments de moins de 6 étages et deux importants ensembles immobiliers de logements sociaux de plus de 6 étages. Les lauréats pour ce site n’avaient pas été dévoilés au même moment que pour tous les autres dans l'apple à projets "Inventons la Métropole du Grand Paris". Il a fallu « poursuivre les discussions » avant de pouvoir désigner les vainqueurs.
Les deux bâtiments prévus sont de hauteurs inégales : 15 et 20 étages, 50 m de haut pour le plus élevé, 120 m de longueur pour l’ensemble. ©Laisné Roussel / Sou Fujimoto Architects
Une équipe franco-japonaise
Le projet qui l’a finalement emporté est celui des architectes Sou Fujimoto (Japon), Nicolas Laisné et Dimitri Roussel (Paris, France), Atelier Georges pour l’aspect paysage. Les promoteurs sont la Compagnie de Phalsbourg et REI Habitat. Détaillons cette équipe un instant.
REI est un promoteur privé, né à Montreuil en 2009, pour construire des logements en bois. Les grandes consultations publiques successives l’ont aidé à grandir : appel à projet Réinventer Paris (échec sur un site dans le 13e arrondissement, transformé avec AAA en succès sur un autre site proposé par la Semaest dans le 20e arrondissement), Réinventer la Seine (2 sites) et Inventons la Métropole du Grand Paris (3 projets). REI Habitat a fait appel à plusieurs reprises au financement participatif, à la fois pour des projets précis et pour son propre capital, grâce à Wiseed.
La Compagnie de Phalsbourg est un autre promoteur privé, créé en 1989 par Philippe Journo qui en demeure le principal actionnaire. La Compagnie a remporté trois projets dans le Concours Réinventer Paris et 5 dans le cadre d’Inventons la Métropole du Grand Paris. Laisné-Roussel est une grande agence d’architecture, créée en 2003 par Nicolas Laisné, rejoint par Dimitri Roussel en 2014. L’Agence rassemble environ 40 collaborateurs.
Laisné-Roussel a remporté le projet de réaménagement de la Place Mazas – entre la Seine et le Bassin de l’Arsenal – dans le cadre de Réinventer la Seine. Sou Fujimoto Architects de Tokyo a créé une agence à Paris, baptisée Sou Fujimoto Atelier Paris. Au passage, cet atelier recrute 4 personnes pour un début d’activité en mai 2018, grâce à plusieurs projets remportés ces derniers mois.
Alentour, le quartier contient des maisons individuelles, quelques immeubles bas de moins de 6 étages, plusieurs grands immeubles de logements collectifs et une tour de bureaux. ©Laisné Roussel / Sou Fujimoto Architects
Une structure hybride bois / béton
Vertical Village se compose de deux bâtiments, l’un de 20 étages (50 m de hauteur), l’autre de 15 niveaux. Les deux bâtiments, d’une longueur totale de 120 m, sont reliés par une passerelle. La structure du gros œuvre sera hybride.
Dans chaque bâtiment, les trois premiers niveaux, dont deux étages de parking, sont en béton banché, ainsi que le cœur de la construction qui abrite ascenseurs, escaliers et gaines de fluides. Le reste, à partir du 4e niveau, sera en poteaux et en poutres bois lamellé-collé. Vertical Village offre une surface totale de 28 000 m², répartie en 5 300 m² de bureaux, 17 000 m² de logements collectifs, dont 5 000 m² de logements sociaux.
En plus, les bâtiments abriteront une crèche, 6 000 m² d’espaces commun au rez-de-chaussée, des bars et restaurants sur le toit. Un centre de sport, pour partie vertical, sera créé sur toute la hauteur du plus grands des deux bâtiments avec des murs d’escalade, un terrain de football urbain, un gymnase, … Les partenaires techniques du projet sont le BE Barbanel pour le CVC, Elioth Structure, Casso & Associés pour la prévention incendie, Apave en tant que bureau de contrôle, Ascaudit pour les ascenseurs, Méta Acoustique et Citec.
Les toits des deux bâtiments seront accessibles et abriteront plusieurs restaurants et cafés, une crèche et un centre communautaire. ©Laisné Roussel / Sou Fujimoto Architects
Un fort contenu sociétal
Les opérateurs d’activités dans le bâtiment seront « Le Five » pour un mélange Football/réalité virtuelle/réseaux sociaux, Hapik pour les murs d’escalade, l’association Pass’Sport pour les autres activités sportives, Scintillo, une plateforme d’innovation culturelle, sorte d’incubateur de start-up dans le monde de la culture, I3F (Immobilière 3F) pour les logements sociaux, Crèche Attitude, un gestionnaire de crèches privées et Zenpark, « le premier opérateur de parkings partagés automatisés d’Europe ».
En effet, pour remporter un concours dans le cadre de ces grands appels à projet publics, il faut non-seulement prouver l’absolue vertitude du projet (bois/béton, check), apporter tous les financements nécessaires (I3F, Compagnie de Phalsbourg et REI Habitat, check), mais aussi offrir un contenu culturel important et/ou sociétal, comme on dit désormais.
Pendant que nous explorons les lauréats de l’appel à projet « Inventons la Métropole du Grand Paris », première période, la Métropole a lancé la seconde phase portant sur une quarantaine de sites. Les lauréats de cette seconde période seront connus à l’automne 2018 et fourniront probablement d'intéressantes opérations.
Les terrasses végétalisées seront partiellement protégées de la pluie par ces toitures suspendues. ©Laisné Roussel / Sou Fujimoto Architects
Source : batirama.com / Pascal Poggi