La Cour des Comptes dénonce le retard dans l'aménagement de la "route de la mort"

Le retard dans l'aménagement en deux fois deux voies de la RCEA, axe surnommé "la route de la mort" dans l'Allier et en Saône-et-Loire, nécessite "une remise à plat du dossier".

"L'enjeu principal de ce chantier est devenu celui de la sécurité et non plus seulement de l'aménagement du territoire", indique-t-elle dans un référé daté du 16 mars rendu public, rappelant que le projet de "relier la façade Atlantique à la vallée de la Saône par une route à deux fois deux voies" remonte à 1983.

 

Selon la Cour, en dépit d'une "priorité continûment affirmée par les pouvoirs publics depuis 35 ans, l'aménagement de la RCEA (Route Centre-Europe Atlantique) est encore loin d'être terminé", en particulier sur sa section Est, soit environ 90 kilomètres dans l'Allier et 150 km en Saône-et-Loire, où il "pourrait prendre encore une douzaine d'années".

 

Or, le développement "considérable" de la circulation des poids lourds sur cet axe en fait une section où "les accidents sont particulièrement graves, ce qui lui a valu d'être qualifiée par les médias de route de la mort", poursuit la Cour.

 

Priorité à la construction de l'autoroute A89

 

Selon les magistrats, le retard s'explique par la priorité donnée à la construction de l'autoroute A89, qui traverse la France plus au Sud, et "une volonté politique variable dans le temps et dans l'espace", avec au bout du compte "des affectations annuelles de crédits qui n'étaient pas au niveau des ambitions affichées".

 

"Le degré de priorité de (la RCEA) est bien pris en compte dans les investissements sur le réseau routier national", ont rétorqué les ministères de la Transition écologique et des Transports dans une réponse à la Cour datée du 15 mai.

 

Le gouvernement fait valoir que "les procédures d'appel d'offre se poursuivent à un rythme soutenu en vue de désigner prochainement un concessionnaire" dans l'Allier, et qu'en Saône-et-Loire "un plan d'accélération de la mise à deux fois deux voies est en cours de mise en oeuvre depuis 2013".

 

Un exercice lourd et coûteux

 

"Une mise à jour complète de l'évaluation socio-économique de ces aménagements", recommandée par la Cour des Comptes, "ne semble pas nécessaire", jugent les ministères qui évoquent un exercice lourd et coûteux.

 

Ils promettent toutefois "d'ici mi-2019 une actualisation du diagnostic de sécurité routière de la RCEA, afin de dénombrer plus précisément l'accidentologie constatée et de l'analyser afin d'éclairer la priorisation des sections restant à aménager".



Source : batirama.com

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