Le ministre de l'Industrie a annoncé la mise en place d?une prime à la casse pour le remplacement des chaudières anciennes. Cette annonce réhabilite les solutions classiques occultées par le discours photovoltaïque, estime le leader européen des chaudières à condensation.
Dans un contexte de hausse des prix du gaz, de 5 % le 1er avril prochain, le ministre de l’Industrie a annoncé deux mesures : une augmentation du tarif social du gaz de 20 %, et une « prime à la casse des chaudières anciennes », pouvant aller « jusqu’à 250 euros par foyer ». « Avec les contrats (d'approvisionnement signés par GDF Suez) aujourd'hui en vigueur, la hausse des cours du pétrole aboutit à une augmentation de 5 % des tarifs du gaz au 1er avril prochain», a déclaré le ministre dans un communiqué audio et vidéo mis en ligne sur le site du ministère.
Les fabricants de chaudières se disent surpris par cette annonce puisque personne n'était au courant parmi les industriels contactés (dont la plupart ont refusé de s'exprimer). Tous attendent aujourd'hui de connaître les modalités précises de la mesure. "C'est une mesure qui ne peut être que positive, indique pour sa part, Gilles Walterspieler, responsable de la communication chez Viessmann. On ne peut pas rejeter une prime de 250 € qui s'ajoute à ce qui existe déjà en matière de prêts à taux zéro et crédit d'impôt, même si certains disent que c'est une goutte d'eau par rapport au prix d'une chaudière..."
Cette annonce aura au moins le mérite de réhabiliter les techniques éprouvées qui sont celles du remplacement des vieilles chaudières par des chaudières à condensation (qui permettent de limiter les consommations d'énergie de 30 à 40 %), selon Gilles Walterspieler qui ajoute : "il est bon de remettre le focus sur les solutions classiques car le discours omniprésent du photovoltaïque a certainement occulté les systèmes de chauffage à eau chaude, dont le solaire thermique, et a généré des amalgames dans l'esprit des particuliers. Et c'est aussi un discours qui contribue à valoriser la filière entière, dont les artisans qui assurent l'installation des chaudières".
Rappelons qu'en septembre dernier, les distributeurs et constructeurs de chaudières ont lancé une prime à la casse de 700 euros pour décider 4,2 millions de ménages chauffés au fioul de changer leur ancienne chaudière par une installation à condensation neuve (9 100 unités ont été vendues). L'opération a été reconduite mais à un montant limité à 500 euros. Les professionnels espèrent vendre 40 000 générateurs supplémentaires d'ici à 2011.
Source : batirama.com / Fabienne Leroy
Le tarif social du gaz revu
Afin d'aider les foyers les plus modestes, M. Besson a aussi décidé d'augmenter de 20 % le rabais social dont ils bénéficient. "Pour un foyer de 4 personnes qui se chauffent au gaz, la réduction annuelle passera ainsi de 118 à 142 euros" a-t-il expliqué. Rappelant que 800 000 ménages sont éligibles au tarif social du gaz mais que seulement 300 000 en bénéficient réellement, M. Besson souhaite que l'attribution de ce tarif social soit désormais automatique sur la base des fichiers dont disposent les organismes sociaux. Un arrêté allant en ce sens sera pris avant le 31 juillet.