Ségolène Royal, a déclaré qu'elle refusait que le conseil régional finance dans le cadre du "plan digues" les travaux de remise en état des digues littorales en Charente-Maritime.
La région Poitou-Charentes "n'ira pas sur les digues parce que ça voudrait dire que c'est la région qui est responsable du mauvais entretien des digues et ça il n'en est pas question", a indiqué la présidente PS de la région Poitou-Charentes en marge d'une réunion sur le développement de la filière nautique.
A cette occasion, elle a annoncé le déblocage par la région de 12 millions d'euros pour l'extension du port des Minimes."En aucun cas, le contribuable régional ne sera pressuré pour financer des travaux qui relèvent de la seule responsabilité de l'Etat", a-t-elle ajouté.
Le président du conseil général de Charente-Maritime "Dominique Bussereau (UMP) était ministre, il était bien placé pour mobiliser les fonds de l'Etat pour entretenir les digues, ce qu'il n'a pas fait", a-t-elle encore dit. C'est à l'Etat d'investir sur les digues et de les remettre à niveau. La région a d'autres compétences, elle investit sur les TER, elle investit sur les ports, elle fait du développement économique", a encore déclaré la candidate aux primaires socialistes.
Deux cents millions d'euros sont nécessaires pour financer les 200 km de digues que compte la Charente-Maritime, selon M. Bussereau qui espère que l'Etat en financera 40%. Pour le reste, "nous aurons besoin de l'aide des autres collectivités, notamment de la région Poitou-Charentes, qui jusqu'à présent nous a opposé une fin de non recevoir", avait-il déclaré il y a deux semaines lors d'un point presse.
Selon M. Bussereau, la région Pays-de-la-Loire a décidé de financer ce plan digues à hauteur de 25%.
"L'annonce (mardi) par sa présidente de la non-participation du conseil régional de Poitou-Charentes (sans que les élus en aient débattu!) à la sécurisation du littoral de la Charente-Maritime est un coup terrible porté à notre département", a-t-il réagi dans un communiqué diffusé à La Rochelle.
"C'est un manque de solidarité vis-à-vis des Charentais-Maritimes, c'est aussi un manque d'humanité et c'est surtout une erreur grave d'appréciation", estime encore l'ancien ministre, qui avait sollicité à plusieurs reprises dans ce dossier l'aide du conseil régional de Poitou-Charentes.
"Les systèmes et les ouvrages de protection appartiennent en effet, soit à l'Etat, soit aux collectivités locales, soit à des associations, soit à des agriculteurs ou conchyliculteurs", poursuit M. Bussereau. "Tous ces abandonnés de Mme Royal, sans aucun débat démocratique au conseil régional, en contradiction avec l'attitude de la région voisine des Pays de Loire vis-à-vis de la Vendée, sont atterrés et indignés par la brutalité de cette annonce", conclut le communiqué.
Un an après la tempête Xynthia (47 morts le 28 février 2010), le gouvernement a lancé un "plan digues" doté de 500 millions d'euros qui doit permettre de conforter près de 1.200 km de digues sur la période 2011-2016.
Source : batirama.com