Le géant de l'immobilier Nexity s'est engagé à construire plusieurs milliers de logements en pensions de famille destinés à héberger sur le long terme les exclus et plus défavorisés.
©Fondation Abbé Pierre
Le groupe privé compte créer dans les trois prochaines années environ 1.000 logements par an en pensions de famille, ces petits immeubles de logements souvent individuels à loyers très modérés, animés par des travailleurs sociaux. Il a pour cela signé une convention avec les services de l'État, en présence de Julien Denormandie, secrétaire d'État à la Cohésion des Territoires.
"Ce n'est pas de la communication, c'est un engagement sincère", a fait valoir Christian Dubois, directeur de la nouvelle entité "Nexity Non Profit", créée par le groupe pour construire ces logements sans faire de bénéfices. "On ne va pas gagner d'argent sur ces projets-là, il n'y aura aucune marge", a-t-il expliqué.
Les nouvelles pensions seront construites avec les conseils de partenaires spécialisés dans le logement très social, comme la Fondation Abbé Pierre ou Habitat et Humanisme. Leur gestion sera confiée à des associations et les immeubles pourront éventuellement être revendus à prix coûtant à des bailleurs sociaux.
800 pensions de famille en France
"Méconnues", les pensions de famille "permettent de prendre le problème (du logement) à la racine", a ajouté Julien Denormandie, en visite dans une pension de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne). "Quand on essaie de se réinsérer, avoir une adresse fixe, ça change tout", a estimé le secrétaire d'État.
"Ca permet surtout de sortir de l'isolement", a témoigné Stéphane Mahtallah, locataire en pension depuis 14 mois. Sans emploi, il se remet d'un ulcère veineux après des passages temporaires en hébergement d'urgence. "Ici, je peux demander de l'aide aux accompagnateurs pour les papiers, les démarches, mais aussi avoir accès à des sorties, des concerts".
La France compte aujourd'hui 800 pensions de famille, offrant 15.000 places d'hébergement, alors que quatre millions de Français sont mal logés, selon la Fondation Abbé Pierre.
Le plan "Logement d'abord" sera difficile à tenir
Pour lutter contre cette situation, Emmanuel Macron avait lancé en septembre le plan "Logement d'abord", afin de remplacer les logements d'urgence et les nuitées d'hôtel par des solutions plus pérennes.
Il prévoit notamment la création de 10.000 places en pensions de famille et 40.000 en intermédiation locative (des logements dont la location est confiée par leurs propriétaires à une agence immobilière à vocation sociale ou un organisme agréé) sur le quinquennat.
Des objectifs que le gouvernement aura du "mal à atteindre", a reconnu le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard.
Source : batirama.com