Apavou géant réunionnais du BTP et de l'immobilier en liquidation judiciaire

La cour d'appel de Saint-Denis a prononcé la liquidation de dix des onze sociétés du Groupe Apavou, un géant local du BTP et de l'immobilier à La Réunion.

Un passif s'élevant à 160 millions d'euros

 

Depuis quelques années, cette entité économique était en butte à de graves difficultés financières, son passif atteignant 160 millions d'euros. En mars, le tribunal de commerce de Saint-Denis avait déjà prononcé la liquidation judiciaire de ces entreprises. Armand Apavou avait fait appel. Mais alors que la juridiction d'appel délibérait sur le maintien ou non des activités, il s'était désisté de sa requête pour huit des dix sociétés, ce qui a entraîné de fait leur liquidation. M. Apavou espérait conserver les autres entreprises de son groupe, mais la cour d'appel a liquidé aussi ces sociétés.

 

Armand Apavou, patron-fondateur du groupe éponyme et deuxième fortune de La Réunion, a annoncé un pourvoi en cassation.

 

L'offre de la Caisse des dépôts et consignations Habitat n'a pas été retenue

 

L'offre de la Caisse des dépôts et consignations Habitat (CDC Habitat) de reprendre pour 130 millions d'euros la totalité du parc immobilier du groupe réunionnais, soit 2.500 logements, n'a pas convaincu les magistrats. Cette offre avait fait grincer les dents des créanciers du Groupe Apavou, estimant que la CDC profitait de la mauvaise position de l'entité économique pour faire une offre anormalement basse.

 

Dans un communiqué, Armand Apavou s'est déclaré "surpris et déçu de la décision de la cour d'appel", "compte tenu des actifs du Groupe qui s'élèvent à plus de 400 millions euros pour un passif de 160 millions euros". L'homme d'affaires réunionnais dit aussi avoir "une pensée particulière" pour ses salariés, sans en préciser le nombre.

 

Au milieu des années 1990, le groupe alors au sommet de sa gloire comptait près d'un millier d'employés. Ce chiffre n'a cessé de diminuer depuis et la masse salariale est désormais évaluée à quelques centaines de personnes.

 

La construction de 3.000 logements à loyer modéré serait à l'origine des difficultés financières

 

Les avocats du groupe imputent sa mauvaise santé financière aux décisions prises entre 1983 et 1995 de construire 3.000 logements ILM (Immeuble à loyer modéré), "à la demande de l'État". Armand Apavou aurait alors emprunté plus de 150 millions d'euros, au travers de 41 prêts consentis par le Crédit Foncier de France. Toujours selon ses avocats, le taux d'intérêt de 6% de ces prêts aurait contribué à fragiliser les comptes, et précipité les autres activités de l'entité dans une "crise financière profonde".



Source : batirama.com

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