Au salon IFA de Berlin, la French Tech présente toutes sortes de choses, dont une bonne demi-douzaine d?applications potentiellement utiles sur les chantiers ou le pilotage du confort.
Voici un brassard pour abriter un téléphone portable. Il peut être connecté à un bracelet capable de mesurer la fréquence cardiaque du porteur. Les informations sont transmises au téléphone en BLE (Bluetooth Low Energy). Il les renvoie à son tour par SMS à une centrale de suivi. ©PP
Business France a organisé à IFA un village de 18 Start-Ups de la French Tech dans le hall 26. Un peu plus de la moitié d’entre-elles proposent diverses solutions pour éduquer les enfants, distraire les animaux familiers laissés seuls toute la journée, suivre votre santé, brosser vos dents avec un soin méticuleux, ranger votre crypto monnaie dans un porte-monnaie électronique, etc.
Mais les autres mettent en avant des solutions directement conçues pour le monde du bâtiment ou bien qui y trouveraient parfaitement leur place.
La French Tech, ce n’est pas que du management de l’énergie, de très loin, voici un dispositif pour amuser votre chien à distance. ©PP
Protéger les travailleurs sur les chantiers
Shapeheart, une Start-Up française, comme son nom l’indique clairement, propose un brassard support de téléphone pour sportifs avec pochette magnétique. Il y en a déjà plein, mais celui-ci s’accompagne d’un bracelet avec prise de la fréquence cardiaque du porteur.
L’information passe du bracelet au téléphone en BLE (Bluetooth Low Energy). Une application paramétrable suit la fréquence cardiaque du porteur et alerte – sonnerie, vibration, SMS envoyé à un superviseur, … - en cas de dépassement des paramètres prédéterminés. Shapeheart développe d’autres brassards qui devraient être commercialisés en 2019. L’un d’entre eux sera parfaitement étanche.
Plus utile sur les chantiers, le masque de filtration anti-nano particules de R-PUR sera disponible en version connectée (BLE + smartphone ou bien directement à une radio de chantier) dès 2019. ©PP
Masque connecté
De son côté, R-PUR propose des masques anti-pollution équipés d’une technologie de nano-filtration brevetée. A nouveau, ces masques n’ont pas été conçus pour les chantiers, mais pour les utilisateurs de deux roues. Ils sont cependant parfaitement détournables vers des chantiers de TP ou de bâtiment.
Ils sont équipables de plusieurs couches de filtration successives, de manière à retenir jusqu’aux micro-particules de 50 ?m. R-PUR développe une nouvelle version connectée, soit par BLE au téléphone du porteur qui peut alors parler sans enlever son masque, soit directement raccordé à une radio de chantier.
Le pack de 4 objectifs clipsable sur téléphone de Pixter est disponible pour 160 €. ©PP
Valorisez vos smartphones
Le smartphone devient un outil essentiel sur les chantiers, notamment pour prendre des photos avant/après ou durant une inspection et les envoyer directement à ceux qui doivent les analyser et les archiver. Mais voilà, l’objectif photographique d’un smartphone, même s’il s’améliore à chaque nouvelle génération, ne convient pas toujours pour prendre exactement la photo souhaitée.
Pixter a mis au point une série d’objectifs allant du grand angle (18 mm x 2) à 29 € au grand angle Pro (18 mm x 2, sans distorsion) à 49 €, en passant par le zoom, l’objectif macro et même un fisheye. Le pack de 4 objectifs est vendu 160 €, soit directement sur leur site internet ou sur Amazon, soit à la Fnac.
Les objectifs sont montés sur des pinces et clipsés sur les téléphones, bien en face de l’objectif du téléphone. Pixter est devenu en un an le leader sur ce segment de marché très spécifique.
SNIPS fournit l’ensemble software + hardware pour ajouter une interface de commande vocale à n’importe quelle machine. ©PP
Parle-moi !
SNIPS propose une solution de reconnaissance vocale à tout fabricant d’équipement connecté. Cette solution n’a pas besoin d’une connexion internet pour fonctionner – contrairement à Alexa, par exemple. Elle fonctionne localement, grâce à la puissance de l’ensemble harware et software proposé par le fabricant.
son but est de fournir une interface vocale simple à mettre en œuvre à tout fabricant d’appareils électriques. Ils sont très prudents dans leur discours, mais ils ont bien voulu indiquer qu’ils travaillaient avec un grand fabricant mondial d’équipement de terrassement – dont le siège est aux Etats-Unis, les usines sont en Allemagne et l’établissement français se trouve dans la région de Lyon – pour apporter la commande vocale à ses engins.
Il s’agit moins de les piloter que d’améliorer leur sécurité d’utilisation et d’imaginer de nouvelles applications. L’opérateur pourrait faire sont rapport vocalement au fur et à mesure de l’avancée de ses tâches, par exemple. Envoyées à un poste de supervision du chantier, ces informations permettraient, en temps réel, une allocation optimale des engins de terrassement et un suivi détaillé de l’évolution du chantier.
Euratechnologies, un incubateur lillois, veut contribuer à créer 10 000 emplois d’ici 2021. Une bonne douzaine des sociétés incubées sont actives dans l’énergie, le confort, les smart cities, etc. ©PP
Le rôle des incubateurs
L’espace de la French Tech à IFA a été organisé par Business France, conjointement avec BNP Paribas qui a organisé en son sein, depuis 2012, une division nommée WAI (We Are Innovation), où une centaine de banquiers accueillent les Start-Ups qui poussent la porte. Sur le stand de la French Tech, on trouve également Eurotechnologies, un incubateur lillois, actif dans tous les Hauts de France et financé largement par la Région.
Euratechnologies est installé dans les locaux – rénovés – de 20 000 m² d’une ancienne filature, dont la fermeture en 1989 a détruit 5000 emplois. Du coup, l’objectif de l’incubateur est de contribuer à créer au moins autant d’emplois que la fermeture de la filature en a détruit ; Ils sont en bonne voie et ont augmenté l’objectif : 10 000 emplois créé dans les Hauts de France en 2021.
Une douzaine des entreprises incubées dans l’un des trois programmes – lancer (Start), guider la croissance (Scale), développer (Grow) – d’Euratechnologies sont actives dans des domaines qui nous concernent : IoT, énergie, Smart Cities, etc. Mais deux sont venues à IFA : Heatzy et ID NRJ. Au passage, ces deux-là ne tarissent pas d’éloges sur l’efficacité des services proposés par l’incubateur.
Heatzy, une Start-Up lilloise, propose un boîtier connecté pour le pilotage des radiateurs et convecteurs électriques, neufs ou existants. ©PP
Piloter le chauffage électrique
Heatzy propose un boîtier connecté et une application pour connecter et piloter des radiateurs électriques, anciens ou récents. Les boîtiers Heatzy, dotés du pouvoir de coupure nécessaire pour interrompre l’alimentation d’un radiateur électrique de plusieurs kW, sont installés près du radiateur, sur son alimentation électrique.
Ou bien, si l’installation électrique est bien faite et que chaque radiateur est alimenté par un départ différent, ils prennent place au tableau électrique. Les boîtiers communiquent vers une passerelle WiFi qui envoie les informations et consigne vers internet à travers la box du logement. Heatzy annonce à IFA un radiateur électrique mobile connecté de 2000 W. Il sera pilotable par la même application sur smartphone Android ou iOS que les boîtiers.
ID NRJ propose des chargeurs dans des facteurs de forme différent. Pour vos chantiers, voici le chargeur/lampe de poche : une lampe à LEDs et une prise USB pour recharger un téléphone. Le tout est étanche à 8 m. ©PP
Révolutionner les batteries
ID NRJ s’intéresse pour sa part aux batteries et stockages d’électricité mobiles et s’attache à développer des solutions qui n’existent pas encore sur le marché. Plutôt inventifs et doués en électronique, les fondateurs de ID NRJ présenteront au prochain CES Las Vegas en janvier 2019, une batterie portative révolutionnaire. Ce sera une batterie Lithium-Ion, placée dans un petit sac à dos.
Grâce à ses algorithmes de pilotage tout à fait spécifiques qui gèrent chaque cellule séparément, cette batterie – 8 kg, 2 ou 5 kW, 1 kWh en avril-mai 2019, 3,5 kWh en septembre 2019 - se chargera plus vite, affichera un poids moindre que les packs d’une capacité comparable, offrira une capacité de 20% supérieure et une durée de vie accrue.
Quantités d’emploi sont concevables. ID NRJ est par exemple en mesure de reproduire l’empreinte de la batterie embarquée dans n’importe quel outil portatif et de remplacer cette batterie par un câble et sa batteries portée dans le dos de l’opérateur. Ce qui allègera le poids des outils électriques portatifs, allongera considérablement leur autonomie, etc. Voilà notre impression de la French Tech à IFA. Le prochain article sera consacré aux développements et aux tendances de la domotique.
Voici la prochaine révolution de ID NRJ : une batterie de 8 kg, portée dans un sac à dos, proposant 1 à 3,5 kWh de stockage pour une puissance instantanée maximale de 2 ou de 5 kW, une prise 12 V, une prise 24 V, une prise 230 V, des prises USB A et USB C. ©PP
Source : batirama.com / Pascal Poggi