Les organisations du secteur aval de la filière bois se regroupent au sein d'une structure commune. Et proposent cinq mesures pour éviter la pénurie de bois qui menace à court terme.
Organiser dans chaque région un système de régulation de l’utilisation du bois local en tenant compte des ressources et des besoins des industriels, instaurer des mesures fiscales pour inciter les propriétaires privés à mettre leur bois sur le marché, favoriser l’utilisation de feuillus en bois énergie mais aussi en bois industrie (bardage, platelage voire en structure), augmenter la part de résineux en France grâce au reboisement, favoriser le recyclage des bois de déconstruction, d’emballage… Voici les principales pistes présentées par France Bois Industries entreprises (FBIE) pour éviter la pénurie de bois qui menace le pays. Cette nouvelle organisation professionnelle regroupe tous les secteurs de la filière avale y compris les entreprises du bâtiment (voir encadré). Objectif : être bien identifié des pouvoirs publics pour mieux défendre leurs intérêts.
« Nous pesons 40 milliards de chiffre d’affaires annuels et représentons 240 000 emplois directs, précise Luc Charmasson, président de l’UIB et de la FIBC qui a pris la tête de FBIE. En dehors de toute polémique avec France Bois Forêt (qui regroupe le secteur amont) et affirmant qu’il n’y « rupture » ni « opposition » entre les deux organisations, il justifie la création de FBIE par la nécessité d’être reconnu et entendu par des interlocuteurs de références. « La forêt dépend du ministère de l’Agriculture… En ce qui nous concerne, nous voulons discuter avec l’Economie, l’Industrie, l’Ecologie et le développement durable, le Logement… »
A la question « Y-a-t-il assez de bois en France pour couvrir les besoins des industries et des entreprises », FBIE met en exergue des situations différentes, entre la ressource potentielle (1/3 de résineux et 2/3 de feuillus) et les problèmes d’approvisionnement. Et pointe du doigt le « nouvel entrant », le bois énergie dont la demande s’est accélérée avec les incitations liées à l’utilisation du bois comme énergie renouvelable. « Cette même évolution, plus forte en Allemagne et en Belgique conduit à une forte concurrence sur la matière première, déplore Luc Charmasson. Avec comme conséquence la fermeture de plusieurs usines de panneaux dans ces deux pays et la recherche d’approvisionnement à partir de nos ressources forestières… »
Daniel Guinard, secrétaire général de FBIE, s’interroge : « Que peut-il se passer alors que des pays comme la Grande Bretagne ou encore l’Italie n’ont pas de ressources forestières locales mais les mêmes objectifs européens (Paquet énergie climat 2020) ? » D’où la nécessité de prioriser les usages du bois français à destination du Bois industrie et du Bois d’œuvre, pas à celle du bois énergie ! « Un réquilibrage est possible quand on sait qu’avec 2 m3 de bois d’œuvre, on produit 1 m3 de déchets » pouvant servir à fabriquer de la pâte à papier, des panneaux ou… du bois énergie.
Source : batirama.com / Céline Jappé
Les membres de FBIE
L’ Union des Industries du Bois (UIB), l’ Union des Industries de Panneaux de Process (UIPP), la Fédération Française des Producteurs de pâtes de Cellulose (FFPPC), l’Union Nationale des Industries Françaises de l’Ameublement (UNIFA), la Fédération Française du Bâtiment Charpente-Menuiserie-Parquet (FFB-CMP) et la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises Charpente-Menuiserie-Agencement (UNA-CAPEB-CMA), la Fédération des Industries bois Construction (FIBC), la Fédération nationale du Bois (FNB), les Interprofessions régionales bois (IRB), le Commerce du Bois (LCB) et l’Union des fabricants de contreplaqué (UFC)