La 3e matinale du Syndicat des entrepreneurs de construction de Paris Ile-de-France a traité du béton, de la conception à l?exécution. Deux spécialistes ont fait le point.
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Même si le sujet a souvent été abordé, Wilfried Pillard, directeur technique de l’Union de la maçonnerie et du gros Œuvre, et Giovanni Lelli, Architecte DPLG à Paris, ont permis aux participants de cette réunion de repartir avec un bagage solide sur le sujet et ce, en 90 minutes.
Les premiers brevets du matériau béton datent de 1849. Si le béton a permis de réaliser des ouvrages complexes, il a longtemps souffert de l’image qui lui est accolée, celle des grands ensembles construits dans les années 60 – 70. Pourtant, depuis 20 ans, grâce à la chimie des plastifiants, le béton a changé. Il autorise des audaces techniques ou esthétiques que l’on n’aurait pu imaginer au par avant. En effet, le béton, matériau que l’on devrait écrire avec un grand « B » fait reculer les limites du possible, mais le contexte normatif est complexe.
Au niveau du matériau béton, la norme NF EN 206-1 de 2004 est incontournable, aussi bien pour les marchés privés ou publics, qu’ils soient fabriqués sur le chantier ou en centrale de Béton prêt à l’emploi. Il faut donc choisir le bon béton pour la bonne partie d’ouvrage, en veillant à prohiber tout ajout d’eau après sa fabrication.
Wilfried Pillard confirme que la formulation étant optimisée, tout ajout d’eau fait perdre au béton de la résistance. On parle beaucoup des bétons autoplaçants (BAP) horizontaux ou verticaux, qui se mettent en place tout seul sans le recours à la vibration. Ces bétons sont fréquemment préconisés par les architectes, comme le souligne Giovanni Lelli car ils permettent d’obtenir des parements bruts de décoffrage avec des modénatures complexes. Si les BAP demeurent incontournables pour les ouvrages d’architectes, des utilisations plus basiques peuvent rendre d’incontournables services à l’entreprise, notamment vis-à-vis des dallages…
Attention à l'Eurocode 2 !
En termes de conception, longtemps le BAEL (Béton armé états limites) a fait autorité. Désormais, les Eurocodes s’imposent et dans le cas qui nous intéresse, il s’agit de l’Eurocode 2. Exit le BAEL? Pas tout à fait. La raison tient au fait qu’il n’est pas possible de panacher les textes relatifs à la conception. Un ouvrage conçu aux Eurocodes ne pourra pas faire appel au BAEL. Toutefois, si cela n’est pas le cas, rien interdit à l’entreprise, si son client est d’accord, d’avoir recours au BAEL !
On retiendra que 5 cm, 3 cm ou 1 cm sont les enrobages minimaux du BAEL afin de protéger les armatures exposées à différents degrés d’exposition. Avec l’Eurocode 2, cela sera plus complexe, car le concepteur devra calculer l’enrobage et préciser sa valeur sur les plans. A l’entrepreneur de respecter ces valeurs.
Du point de vue de l’exécution, l’actuel DTU 21 est actuellement en cours de toilettage. Parmi les points, qui sont en cours de discussion, il y a celui des incorporations dans les dalles ou dans les dallages. Un excès d’incorporations conduit à de la fissuration et des litiges entre le maitre d’ouvrage et l’entrepreneur…
Source : batirama.com / Bertrand Lemoine
A propos du SEC Paris IDF
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