Face aux demandes des clients de plus en plus précises et une offre qui se multiplie dans la grande distribution, les artisans ont une carte à jouer pour tirer leur épingle du jeu : le conseil du professionnel.
Savoir conseiller son client et l’orienter vers le système qui lui convient le mieux, tel est le devoir des installateurs d’appareils de traitement d’eau. « Il n’y a pas de mauvais traitement, il n’y a que de mauvaises préconisations commerciales », tient à signaler Philippe Cerisier, Chef du département ROC chez Comap. « Chaque système a son objectif, son utilisation et peut être efficace en fonction de différents critères plus ou moins précis. Si l’on doit donner un seul conseil aux installateurs, c’est de bien connaître et identifier les besoins de leurs clients. Trop souvent on s’aperçoit sur les chantiers que le système proposé au client n’est autre que celui que l’installateur à l’habitude de poser depuis des années, ceci, quel que soit le résultat voulu. Il est aujourd’hui rare de trouver un plombier qui propose aussi bien d’installer un adoucisseur qu’un système anti tartre ».
Formez-vous !
La méconnaissance des professionnels a amené les utilisateurs à se diriger vers les grandes surfaces, qui sont passées aujourd’hui à près de 20 % de parts de marché, en proposant toutes les solutions complètes et diversifiées de traitement d’eau. Pour faire face à ce constat et rendre au professionnel ses lettres de noblesse, il n’y a qu’un seul moyen : la formation. « Dispenser des formations aux installateurs et aux distributeurs, est notre créneau depuis des années », souligne Philippe Cerisier. « Sur l’ensemble des stagiaires que nous recevons chaque année, plus de la moitié pense qu’un filtre à 40 microns est plus efficace qu’un filtre à 25 microns ! » Si le traitement d’eau a de beaux jours devant lui, les professionnels se doivent de mettre en avant leurs compétences et leurs atouts techniques. Alors adoucisseur ou anti tartre, chaque système à sa place dans le domestique, à condition qu’il soit utilisé à bon escient.
Source: L.D / batirama.com
Contrairement à l’adoucisseur, l’appareil anti-tartre ne retire pas le calcaire (les particules qui forment le tartre) présent dans l’eau, mais le neutralise en le mettant en suspension dans l’eau de manière à ce qu’il n’accroche plus aux tuyauteries. Pour arriver à un tel résultat, la plupart des systèmes anti-tartre fonctionnent au moyen d’un champ magnétique, qui oblige le calcaire (ou calcium) à se regrouper avec d’autres particules contenues naturellement dans l’eau. Les ions calcium, qui ont une charge électrique positive se collent à des charges négatives comme les chlorures. En se regroupant, elles forment des particules neutres qui n’accrochent plus aux parois des canalisations.Le calcaire, devenu non adhérent, disparaît de l’installation en s’évacuant avec l’eau en sortie de robinet lors des puisages. Ayant une action principalement préventive, les appareils anti-tartres peuvent aussi être utilisés pour des traitements curatifs, avec plus ou moins de satisfaction. En effet, la mise en place d’un tel équipement sur un réseau peu entartré évite que le calcaire ne se renforce par du tartre qui s’accumule quotidiennement sur les parois des tuyauteries. Il devient alors friable et voit son épaisseur diminuer de jour en jour pour finalement s’effriter et se retrouver en suspension dans l’eau. Comme pour un traitement préventif, les paillettes de tartre s’évacuent par les robinets lors des puisages, à la différence que ces particules sont d’une taille un peu plus importante et peuvent parfois s’accumuler au niveau des mousseurs. Ces derniers doivent alors être nettoyés un peu plus fréquemment dans les premiers temps du traitement. Côté entretien, il faut simplement vérifier que l’appareil anti-tartre est bien sous pression.
A RETENIR :
Intérêts : Son faible coût attire les particuliers ; ne nécessite pas de consommables
Limites : Ne délivre pas d’eau douce au robinet ; son efficacité n’est pas toujours prouvée
Tout le monde en parle mais peu de gens savent à quoi il ressemble, et surtout à quoi il sert précisément. Une mise au point s’impose.
Modifier les caractéristiques chimiques de l’eau : tel est le rôle de l’adoucisseur. C’est en éliminant le calcium et le magnésium que l’appareil diminue la dureté de l’eau, limitant ainsi la formation de calcaire et de tartre. Le principe est simple ! Il s’agit de faire circuler l’eau à travers un réservoir rempli de résine chargée en sodium. Les ions calcium et magnésium se fixent sur la résine, qui libère du sodium. L’eau échange alors le calcium et le magnésium qu’elle contenait contre du sodium fixé sur la résine. Lorsque cette dernière est saturée, il n’y a plus d’échange possible, il faut alors faire une régénération de la résine par une saumure. Elle dure de 35 à 40’ et consomme de 130 litres d’eau pour les systèmes les plus performants à 200 litres pour les adoucisseurs bon marché.
1 - Adoucisseur
2 - Bac à sel
3 - Coffret de commande
4 - Compteur émetteur d'impulsion
5 - Groupe de dosage (si distribution en acier galvanisé)
6 - Filtre auto-nettoyant
Pe : Prise d'échantillon
Vannes d'isolement
Détendeur régulateur
Clape anti-retour
Vanne de remitigeage proportionnel
Nettoyer le bac à sel deux fois par an
Au final on obtient une eau plus douce (pauvre en calcium et en magnésium). Attention à ne pas trop adoucir une eau, car elle engendrerait des phénomènes de corrosion des tuyauteries. Le fonctionnement, assez simple d’un adoucisseur ne saurait se passer d’un entretien indispensable. Ainsi, nettoyer le bac à sel deux fois par an est largement recommandé. On utilise alors un jet d’eau pour éliminer les petits coquillages présents dans le sel. Il est prudent de vérifier la propreté du filtre au moins une fois par mois, ainsi que de procéder à des analyses physico-chimiques chaque trimestre. Enfin, réaliser une désinfection et contrôler les manchettes témoin au minimum une fois par an garantira une pérennisation de l’installation.
A RETENIR :
Intérêts : L’adoucisseur retire le calcaire de l’eau et apporte le confort de l’eau douce au robinet ; son efficacité est prouvée en toutes circonstances ; plus de traces sur les robinetteries, parois de douches, vaisselle…
Limites : Si un adoucisseur consomme peu d’énergie, certains matériels de médiocre qualité peuvent consommer beaucoup d’eau pour leur régénération.
L'osmoseur : le monsieur plus du traitement de l'eau
Très répandu aux Etats-Unis, l'osmoseur trouve lentement sa place en France. Son but est de rendre l'eau potable, à travers une filtration pratiquement totale. Cette ultra filtration retient 99.9% des bactéries, alors que la salinité de l'eau est retenue à 85% pour les nitrates et à 98% pour le calcium. L'eau ainsi obtenu est comparable à une eau pure, et trouve son utilité pour les fers à repasser, les aquariums, la consommation humaine, et même dans le domaine médical (pharmacie, médecine, dialyse rénale...). Un osmoseur, qui vient en complément d'un adoucisseur, délivre entre 10 et 11 litres d'eau toutes les 2 à 3 heures.
Oui, l’adoucissement sur résines échangeuses d’ions est un procédé reconnus par le ministère de la Santé pour le traitement des eaux destinées à la consommation humaine. Dans certaines agglomérations où l’eau est très dure, elle subit un adoucissement partiel sur résines avant d’être distribuée dans le réseau. Dans ce cas, elle est sous surveillance bactériologique par la compagnie des eaux.
Peut-on mesurer la dureté de l’eau ?
Oui, la dureté d’une eau se mesure en degré français (°f) ou millimoles par litres (mM). 1[°f] correspond à 4 mg de calcium et 2,43 mg de magnésium par litre. Plus le degré est élevé, plus l’eau est dite « dure ». Pour connaître la nature de l’eau, il est impératif de se renseigner auprès du service de l’eau, ou d’utiliser des bandelettes-test vendues en pharmacie.
Peut-on se dispenser d’adoucir l’eau froide ?
Non, car elle génère aussi bien des dépôts de calcaire, même si c’est en moins grande quantité que l’eau chaude. Pour preuve, certains fabricants de lave-vaisselle intègrent un adoucisseur à leurs appareils. Mais attention, il est obligatoire de disposer d’une eau froide non traitée dans les immeubles collectifs d’habitation.
Adoucir l’eau a t-il une influence sur la potabilité de celle-ci ?
Non, l’adoucissement par résine est un procédé reconnu par le ministère de la Santé pour les eaux destinées à la consommation humaine mais le risque bactériologique oblige à faire un entretien.
L’eau adoucie voit-elle sa composition minérale modifiée ?
Oui, par échange ionique, l’eau adoucie à échangé son calcium contre du sodium.
Un adoucisseur « haut de gamme » peut-il se passer d’entretien ?
Non, l’entretien de l’adoucisseur est indispensable à son bon fonctionnement, quel que soit le type et la gamme de celui-ci, on ne le répètera jamais assez.
L’adoucisseur est-il un gouffre en consommation d’eau ?
Oui et Non. Les adoucisseurs « bon marché » consomment effectivement une grande quantité d’eau lors des régénérations. Il faut donc privilégier les appareils « professionnels » qui eux fonctionnent avec un minimum d’eau.
Renseignements : N° Indigo : 0825 000 726
♦ Comap dispense une session de formation par trimestre à raison de quatre heures par module. Le public concerné est aussi bien l’artisan qui souhaite se former ou se perfectionner dans ce domaine, que le négociant qui souhaite apporter une plus-value technique à son client professionnel.
Renseignements : N° Indigo : 0821 200 400
La réglementation
♦ Circulaire du 7 mai 1990 relative aux produits et procédés de traitement des eaux destinées à la consommation humaine (Journal officiel du 26 mai 1990) modifié par la Circulaire N° DGS/VS4/2000/166 du 28 mars 2000 relative aux produits de procédés de traitement des eaux destinées à la consommation humaine.
♦ Code de la santé publique (Articles L. 1321-1 à L. 1321-66)
♦ D.T.U. 60.1 (additifs 4 et 5) pour les réseaux en tube acier galvanisé et D.T.U. 60.5 pour les réseaux en cuivre.
♦ Règlement sanitaire départemental type.
♦ Circulaire du 9 août 1978 relative à la révision du règlement sanitaire départemental type.
♦ Guide technique n° 1 bis.
♦ Décret 2001-1220 du 20 décembre 2001.
L’ensemble des textes réglementaires et normes en vigueur est disponible dans « Le guide 2005 des services du traitement de l’eau » disponible auprès de l’UAE.
UAE : 22 rue de la pépinière – 75008 Paris – Tél : 01 42 93 42 42
Comment utilise-t-on l'eau ?
La charte de l'UAE pour reconnaître un professionnel
Les entreprises membres de l’UAE ont pour obligation de respecter la charte d’engagement à l’égard des utilisateurs :
♦ Ne pas mettre en doute la potabilité de l’eau délivrée par la distribution publique pour promouvoir et vendre leurs équipements.
♦ Respecter la réglementation en vigueur, en particulier les dispositions prévues dans le code de la consommation relatives à l’information et à la protection du consommateur.
♦ L’installateur doit fournir à son client une description complète et détaillée du matériel posé chez celui-ci.
♦ Le professionnel s’interdit de conseiller, commercialiser ou d’installer un système de traitement d’eau dont l’efficacité n’est pas prouvée.
♦ Une mise en service du matériel installé doit être effectuée par un technicien de l’entreprise membre de l’UAE ou par un prestataire agréé par ses soins.
♦ Chaque membre s’engage à assurer une garantie qui ne peut être inférieure à un an, pièces, main d’œuvre et déplacements.
♦ L’installateur propose obligatoirement à son client un contrat d’entretien ou de maintenance.
♦ Le membre de l’UAE s’engage à assurer le dépannage de ses installation dans un délai de cinq ans, que l’utilisateur ait ou non souscrit un contrat d’entretien
♦ Site Internet : www.uae.fr