Cette fiche prend en compte la révision du NF DTU 20.1 de juillet 2020. Photo : ©DR
Domaine d’application
Le NF DTU 20.1 « Ouvrages en maçonnerie de petits éléments – Parois et murs » traite de la réalisation des parois et murs de bâtiments en maçonneries de petits éléments.
Il vise la réalisation de murs simples, composites, doubles ou avec doublages pour les maçonneries porteuses, de remplissage ou de façade non porteuses, mises en œuvre dans toutes les zones climatiques ou naturelles françaises, à partir de l’une des trois techniques possibles d’isolation thermique (par l’intérieur, par l’extérieur ou répartie).
Le NF DTU 20.1 est également applicable :
- aux parois simples en maçonneries apparentes, non doublées, destinées à la réalisation de façades de bâtiments sans exigence thermique requise ou avec des exigences d’étanchéité peu contraignantes ;
- aux murs doubles réalisés à l’aide de briques de terre cuite, blocs béton ou pierres naturelles d’épaisseur supérieure ou égale à 15 cm ;
- aux murs de soubassement en partie enterrée enduits ou non.
Il ne vise pas :
- les ouvrages préparatoires, complémentaires ou spéciaux ;
- les cloisons de distribution et de doublage ;
- les cloisons d’épaisseur inférieure ou égale à 15 cm.
La version en vigueur de ce NF DTU, à la publication de cette fiche, est celle de juillet 2020.
Matériaux visés
Toutes les exigences que doivent respecter l’ensemble des matériaux (mortier de montage, béton, briques et accessoires en terre cuite, blocs et accessoires en béton de granulats courant et légers, pierres reconstituées, blocs et accessoires en béton cellulaire autoclavé, pierres et accessoires en pierre naturelle, armatures, systèmes de protection des murs de soubassement ou contre les remontées capillaires, etc.) sont données dans la partie 1-2 du NF DTU 20.1 « Critères généraux de choix des matériaux ».
Mise en œuvre : l’essentiel
Préparation des travaux
Avant la réalisation des murs maçonnés, tous les relevés, profilés, bandes de protection, exutoires, etc. doivent être mis en place, selon le type et la nature des murs à mettre en œuvre.
Protections contre les remontées d’humidité
Lorsque les murs de soubassement sont réalisés en petits éléments de maçonnerie, les parois maçonnées en élévation doivent être protégées des remontées d’humidité en provenance du sol. Selon la catégorie du mur de soubassement, cette protection doit être réalisée :
- soit à l’aide d’un chainage en béton armé disposé à 5 cm minimum au-dessus du sol extérieur fini, au niveau du plancher bas du rez-de-chaussée ou du dallage, sur toute l’épaisseur des maçonneries de soubassement ;
- soit à l’aide d’une coupure de capillarité mise en place à au moins 15 cm au-dessus du niveau le plus haut du sol extérieur définitif.
En cas de loggia ou de balcon, avec une pente inférieure à 1,5 % ou si le balcon est étanché, le chainage en béton armé est rehaussé d’une hauteur minimale de 15 cm. Si la pente est supérieure ou égale à 1,5 %, un décrochement de 3 cm ou une coupure de capillarité à la base du mur doit être prévu.
Mise en œuvre des éléments maçonnés
Quelque soit le type de petits éléments de maçonnerie choisis, leur mise en œuvre doit être réalisée de manière à ce que la stabilité de l’ouvrage soit garantie, même en cours de travaux.
En cas de températures trop faibles (inférieures à 5°C) ou trop chaudes (au-delà de 30°C), des précautions particulières en cours d’exécution doivent être prises.
Les principales prescriptions pour le hourdage des éléments à joints épais ou à joints minces sont rassemblées ci-dessous :
Sauf dispositions contraires, le décalage des joints verticaux entre deux assises successives doit être au moins égal au 1/3 de la longueur de l’élément, de préférence de sa moitié. Quand il s’agit de petits éléments, cette valeur peut être ramenée au ¼ de la longueur de l’élément.
Pour le montage à joints épais :
- le mortier peut être :
- de recette de chantier ou industriel ;
- performanciel courant ou allégé fabriqué industriellement ;
- l’épaisseur du joint durci est comprise entre 1 et 2 cm selon la nature de la maçonnerie, entre 0,8 et 3 cm pour la pierre naturelle.
Pour le montage à joints minces :
- les éléments de maçonnerie destinés au montage à joints minces ont des tolérances dimensionnelles de fabrication réduites ;
- le mortier à utiliser est un mortier (T), réparti sur les blocs à l’aide d’un outil spécifique ;
- avant tout montage, une arase d’assise en mortier épais courant ou allégé est nécessaire.
Réalisation des chainages
Pour assurer la stabilité des ouvrages, et selon les cas, trois types de chainages doivent être réalisés :
- Les chainages horizontaux
Réalisés en béton armé, de manière continue et fermée, les chainages horizontaux sont obligatoires au niveau de chaque plancher ou dallage du bâtiment. Ils doivent également être mis en œuvre en présence de combles de hauteur supérieure à 60 cm.
Dans les niveaux courants, la section minimale des armatures longitudinales est de 1,5 cm2.
Ces chaînages peuvent être réalisés à l’aide de blocs spéciaux en forme de U.
- Les chainages verticaux
De préférence réalisés à l’aide de blocs d’angles (appelés aussi poteaux), les chainages verticaux doivent être mis en œuvre pour tous les murs porteurs réalisés à l’aide de petits éléments maçonnés, exception faite des maçonneries en pierre naturelle.
Ces chainages doivent être réalisés a minima dans les angles rentrants et sortants ainsi que de part et d’autre des joints de dilatation du bâtiment, tout en assurant une liaison avec les chainages horizontaux (ancrage par retour d’équerre).
Ils doivent également être mis en œuvre selon les dispositions réglementaires en situation sismique.
Dans le cas de maçonnerie non armée, la section minimale des armatures longitudinales est de 1,5 cm2.
- Les chainages inclinés
Dès que la hauteur sous pointe de pignon est supérieure à 1,50 m, un chainage de couronnement incliné doit être réalisé en béton armé. La hauteur doit être d’au moins 10 cm. Ils peuvent être réalisés à l’aide de blocs spéciaux.
La section minimale des armatures longitudinale est la même que celle des chainages vus précédemment. Ils doivent être liaisonnés avec les chainages verticaux et horizontaux.
Tolérances
Plusieurs types de tolérances sont à prendre en considération. Elles sont données dans la partie 1-1 du NF DTU 20.1 “Cahier des clauses techniques types”.
Les écarts admissibles sur les états de surface sont rassemblés dans le tableau ci-dessous :
Type de maçonnerie | Type d’exécution | Planéité d’ensemble rapportée au cordeau de 10 m | Alignement des lignes de joints horizontaux sur 10 m |
Briques de terre cuite et blocs de béton destinés à rester apparents | / | 2 cm | 1 cm |
Type de maçonnerie | Type d’exécution | Planéité d’ensemble rapportée à la règle de 2 m | Alignement des lignes de joints horizontaux sur 10 m |
Briques de terre cuite et blocs de béton à enduire | Courante | 1,5 cm | 1 cm |
Soignée | 1 cm | 0,7 cm | |
Blocs en béton cellulaire | Joints minces, exécution courante | 0,7 cm | 0,5 cm |
Joints minces, exécution soignée | 0,5 cm | Face de réglage : 0,2 cm Autre face : 0,3 cm | |
Type de maçonnerie | Tolérances | ||
Façade | Corniches et bandeaux | ||
Planéité | Surplomb | ||
Pierre dimensionnée | Mesurée à l’aide d’un cordeau tendu de 10 m de longueur : 2 cm | Hauteur d’étage : 2 cm | Différences de niveau inférieures ou égales à 2 cm sur 10 m |
N.B. : Cette fiche rapporte l’essentiel du NF DTU 20.1. Elle ne se substitue en aucun cas à ce document normatif. Pour tout complément souhaité sur ce type de mise en œuvre, consultez le NF DTU disponible auprès de l’AFNOR ou du CSTB !
Source : batirama.com