La maçonnerie à joint mince

Béton, béton cellulaire ou brique, la pose collée n?est possible que grâce au traitement de rectification des matériaux destinés à être mis en ?uvre selon cette technique.

 

La rectification garantit un parallélisme parfait des faces inférieures et supérieures, une précision dimensionnelle inégalable pour une pose optimale où il n’est plus nécessaire de se soucier de l’aplomb des blocs ou des briques ! Impossible, en effet, avec un joint mince de jouer sur l’épaisseur du mortier pour rattraper les défauts de planéité du matériau ou encore les différences d’horizontalité de la mise en œuvre ! On comprend mieux alors, pourquoi, tous les fabricants insistent tant sur la confection de l’arase étanche sur laquelle va être posé le premier rang de briques, de blocs de béton cellulaire ou de béton. Ce lit de mortier hydrofuge (pour assurer la coupure de capillarité) de 1,5 cm d’épaisseur doit être parfaitement de niveau. C’est lui qui va conditionner l’aplomb du mur et le parfait alignement des matériaux.

 

Pour une assise parfaite

 

Petit mode d’emploi pour une assise parfaite. Après avoir rechercher le point haut en déplaçant un récepteur laser sur la périphérie de la dalle et sur l’emplacement des murs de refends, il faut régler la première platine sur le point haut détecté de manière à obtenir à cet endroit une épaisseur de mortier égale à l’épaisseur de la platine plus 5 mm. Le récepteur du laser doit alors être réglé sur cette platine comme niveau de référence. La deuxième platine est ensuite mise en place suivant la longueur de la règle (entre 2 et 4 m) et réglée également avec le laser. Le mortier est étalé entre les deux platines puis arasé à la règle métallique.

 

Un temps de pose réduit de 30 %

 

Pour obtenir une arase de la longueur souhaitée, il faut recommencer toutes ces opérations autant de fois que nécessaire en ne déplaçant qu’une platine à la fois. Dès qu’une longueur de mur est arasé, les blocs ou les briques doivent être posés en commençant par les angles (poteaux) et leur alignement régler parfaitement dans les deux sens à l’aide d’un niveau et en tapotant avec un maillet caoutchouc. La mise en place des éléments de maçonnerie se fait ensuite suivant un cordeau tendu. Quel que soit le matériau utilisé, les joints verticaux sont secs, réalisés par simple emboîtement grâce au double profil d’emboîtement mâle/femelle des blocs. Dans certains cas cependant, les poches à mortier prévues entre les joints verticaux doivent être remplies avec un mortier assez souple : en zones à risques sismiques, en angle et en tableau, pour les éléments sciés ou dans le cas de blocs béton de parement destinés à rester apparents. L’application de la colle se fait au rouleau (d’où le terme de "maçonnerie roulée") ou à la pelle crantée pour les blocs de béton. Le joint, avant la pose de la brique ou du bloc, doit former des picots sur environ 3 mm d’épaisseur. La pose collée est une véritable révolution qui, passé le stade de la confection de l’arase, est synonyme de gain de productivité considérable : encollage, pose bloc par bloc (fermement pour bien écraser le joint) à joint verticaux décalés et le tour est joué, le temps de mise en œuvre est réduit de près de 30 % !

 

 

 

 

L'application du mortier-colle se fait au rouleau (d'où le terme de "maçonnerie roulée") ou à la pelle crantée pour les blocs de béton.

 

 

Source: batirama.com / Virginie Bourguet

 

 

 

 

Solution n° 1 : Le béton cellulaire

 

La fabrication d’un bloc de béton cellulaire est des plus simple : le mélange silico-calcaire est laissé au repos, à température ambiante, pendant 3 à 4 heures pour obtenir un début de cristallisation puis découpé et rectifié au fil d’acier avec un calibrage en hauteur au 1/10e de mm. Les blocs ainsi obtenus sont ensuite cuits dans un four autoclave à 180°C, sous pression. À la sortie, les éléments destinés à la réalisation des murs porteurs et de refend font 20, 25 ou 30 cm d’épaisseur et ne nécessitent aucun isolant rapporté exception faite des blocs de 20 cm d’épaisseur qui ne permettent pas de répondre aux impératifs de la RT 2000 (Réglementation thermique). La mise en œuvre est facilitée par des coupes et des ajustements en longueur qui se font tout simplement à l’aide d’une scie égoïne ou d’une scie à ruban et par la légèreté des différents éléments de maçonnerie (120 kg/m2 pour un mur constitué de blocs de L 62,5 x H 25 x Ep 30), disponibles sous de multiples formes (blocs, panneaux, poteaux, plaques, planchers, planelles isolantes…).

 

Le prix moyen fourni/posé pour une réalisation complète (matériaux + mortier colle) varie de 69 à 74 E HT/m2 en blocs de 25 cm d’épaisseur et aux alentours de 80 E HT/m2 en blocs de 30 cm.

 

Avantages :

 

• Matériau à isolation thermique répartie.

 

• Très léger.

 

• Sa conductivité thermique est presque vingt fois inférieure à celle d’un béton classique avec un coefficient Up de 0,46 à 0,39 W/m2K selon l’épaisseur du bloc.

 

• Sa résistance mécanique est supérieure à celle d’un mur en parpaing creux de 20 cm d’épaisseur à isolation intérieure rapportée

 

Solution n° 2 : La terre cuite 

 

Issues d’un mélange naturel de terre et d’eau, les briques sont constituées de perforations verticales de grandes dimensions à alvéoles multiples.

 

Pour certains modèles, des grains combustibles tels que sciure de bois, carton ou polystyrène recyclé sont rajoutés au mélange de base. Ces grains vont, lors de la cuisson, se consumer et disparaître totalement en créant de petites bulles d’air améliorant ainsi sensiblement l’isolation thermique. Pour obtenir un calibrage parfait des éléments, indispensable à une pose à joint mince, les briques subissent un traitement de rectification sur leur deux surfaces de pose, en sortie de filière, après cuisson : une fois leur retrait terminé, elles passent entre les disques abrasifs d’une meuleuse dont l’écartement est réglé au dixième de millimètre près pour un calibrage à +/– 0,5 mm qui dans la réalité ne dépasse pas, selon les fabricants, +/- 0,2 mm. Les briques rectifiées font 20 cm ou 30 et 37,5 cm d’épaisseur pour les systèmes monomur à isolation thermique répartie. Là encore, la mise en œuvre est facilitée par la légèreté des briques (262 kg/m2 environ pour un monomur en brique de L 27 x H 21,9 x Ep 30 contre 290 kg/m2 pour un mur en parpaing de L 50 x H 19 x Ep 27,5), la facilité des découpes à la scie sur table ou à la scie électrique alligator, la disponibilité de toutes les formes nécessaires au traitement des points singuliers (linteaux, chaînage, poteaux, tableaux, abouts de dalles…).

 

Le prix moyen fourni/posé pour une réalisation complète (matériaux + mortier colle) est de 70 E HT/m2 en brique de 30 cm d’épaisseur et de 80 à 90 E HT/m2 en brique de 37,5 cm.

 

Avantages :

 

Matériau à isolation thermique répartie

 

• Plus léger qu’un mur en parpaing

 

• Le coefficient Up (de 0,37 à 0,33 W/m2.K pour respectivement un monomur de 30 et 37,5 cm d’épaisseur) est très largement inférieur aux préconisations de la RT 2000 (Up < 0,47 W/m2.K)

 

• La résistance mécanique est excellente, une seule brique pouvant supporter entre 50 et 80 tonnes

 

 

 

 

 

Solution n° 3 : La pierre ponce

 

Plus connu dans le nord de la France, ce monomur de pierre ponce présente les mêmes qualités naturelles que la terre cuite et le béton cellulaire : un pouvoir isolant qui permet à la construction de s’affranchir d’un isolant supplémentaire, de réguler la température intérieure en été et en hiver… Par ailleurs, la légèreté des blocs, de 19 à 21 kg/bloc, permet une pose simple et rapide. Ce système est soumis à un Avis technique du Cstb, Centre scientifique et technique du bâtiment.

 

Le prix  moyen fourni / posé pour une réalisation complète (matériaux + mortier colle) est de 90 € HT/m2 en  bloc de 30 cm d’épaisseur et de 95 € HT/m2 en bloc de 35 cm.

 

Avantages :

 

• Matériau à isolation thermique répartie.

• La résistance à la compression, de 27 à 32 MPa, est supérieure aux autres produits dans la catégorie des blocs légers.

 

Solution n° 4 : Le béton courant 

 

Constitué de granulats naturels concassés ou roulés, de sable, de ciment et d’eau, ce type de blocs est d’aspect identique aux blocs courants.

 

Pour pouvoir être collés, les blocs sont, comme tous les autres matériaux, rectifiés. Le process de fabrication impose un ensemble de conditions bien particulières : le moule est constitué d’un ensemble moule-pilon permettant un remplissage uniforme des toutes les parois ; les planches ne sont plus en bois mais métalliques donc parfaitement planes pour éliminer les défauts de planéité ; les produits sont brossés pour enlever les bavures ; pour la palettisation, la ligne est équipée d’un “ retourneur ” de blocs afin d’éviter la chute des “ grattons ” dans le mortier-colle lors de la pose. Sur le chantier, les découpes se font à la scie circulaire, la pose de la colle à l’aide d’une pelle crantée. La mise en œuvre est facilitée par la fourniture de blocs accessoires (angles, blocs de coupe et de feuillure). Avec ce type de pose, le gain sur le m² posé / fourni se situe entre 15 et 25 %. Contrairement à la brique, aux blocs de béton cellulaire et de béton léger, ces blocs de béton ne sont pas à isolation thermique répartie. Il est donc obligatoire de réaliser une isolation thermique intérieure ou extérieure. En plus des normes auxquelles ils sont soumis, les blocs de béton peuvent bénéficier du marquage "NF Blocs" qui garantit des produits conformes aux normes, un niveau de performance exigé et l’assurance de conformité aux clauses réglementaires (marchés publics, collectivités locales et territoriales).

 

Avantages :

 

Une augmentation des performances de résistance mécanique du mur, en particulier en traction / flexion.

 

• Il est possible d’utiliser des blocs de parements.

 

 

↑ Allez en Haut ↑