Granulats : la Profession annonce un risque de pénurie

L?union nationale des producteurs de granulats (UNPG) a présenté les 22 propositions de son livre blanc. Objectif : assurer un approvisionnement durable.

 

« Si rien n’est fait, nous allons vers un épuisement de la ressource autorisée. » Nicolas Vuillier, président de l’UNPG tire la sonnette d’alarme. Pour étayer son inquiétude et alerter les pouvoirs publics ainsi que tous les acteurs concernés, l’Union nationale des producteurs de granulats a publié un livre blanc. Le document livre 22 propositions (voir encadré) pour assurer un approvisionnement durable. Selon le syndicat, le nombre de sites de production accuse une baisse significative depuis 2 décennies. « 3500 sites étaient répertoriés en 1982. Il n’y en avait plus que 2300 en 2008, déplore le président Vuillier. La crise économique qui a alors frappé le secteur du BTP de plein fouet a permis d’éviter la rupture de certains approvisionnements. Mais le problème reste entier. » et certaines régions semblent plus menacées que d’autres comme l’Ile-de-France ou encore l’Aquitaine.

 

Nuisances multiples

 

L’initiative de l’UNPG vise à proposer de manière concertée des solutions pour remédier à la situation. Car si l’activité d’exploitation de carrières et de production de granulats est strictement réglementée, c’est qu’elle génère certaines nuisances pour les riverains notamment sonores, sans oublier les poussières. Et les conséquences pour le paysage environnemental. Autant dire que les maires des communes concernées subissent certaines pressions de leurs administrés. Sachant que maintenir des carrières à proximité des zones urbaines pour limiter le transport des granulats, demeure une priorité pour l’UNPG.

 

Activité très réglementée

 

« Les schémas départementaux des carrières ne peuvent pas lutter contre le refus des élus, reconnaît le président qui prône pour une gestion à l’échelon régional. Dans la mesure où l’Etat et les collectivités représentent 80% de la consommation annuelle de granulats, il est de leur responsabilité de gérer la ressource », estime t-il. Autre frein, les délais d’instruction des autorisations qui s’allongent. « Il faut aujourd’hui attendre entre 5 et 7 ans pour obtenir une autorisation d’implantation ou d’extension, sachant que nous exploitons une carrière en moyenne 15 ans, contre 30 ans autorisés au maximum. »

 

Consommer moins ?

 

Diminuer la consommation et développer le recyclage figurent parmi les pistes évoquées. Si la demande en granulats ne diminue pas (17 kg par habitant et par an, sachant que la population est en constante augmentation, 63 millions aujourd’hui, 72 millions à l’horizon 2030), les industriels ont déjà amélioré leur process de fabrication pour consommer moins. Et poursuivent leurs efforts. « Il y a 30 ans, il fallait au moins 2 fois plus de granulats pour construire un km d’autoroute qu’aujourd’hui, Christian Béranger, responsable de la commission environnement de l’UNPG. De même, l’activité de fabrication de parpaings ou de béton prêt à l’emploi (BPE) consommait 15% de granulats en plus il y a 10 ans. »

 

Développer le recyclage

 

Côté recyclage, les choses évoluent aussi. « Nous n’avons pas attendu le Grenelle pour créer une commission recyclage au sein de l’UNPG, souligne Christophe Jozon qui la préside. Aujourd’hui, les granulats issus du recyclage couvrent 20% des besoins du marché. Toutefois, ils servent principalement à fabriquer des routes et des tests sont en cours pour les réutiliser dans les bétons de construction. » Le développement du recyclage sur les chantiers de démolition et dans les centrales à béton devrait permettre à l’UNPG de tenir ses engagements. « En 2020, nous devrons avoir doublé notre production de granulats de recyclage qui est actuellement de 25 millions de tonnes par an. »

 

Source : batirama.com / Céline Jappé

 

Les quatre principales propositions

↑ Allez en Haut ↑