Leur but : rentabiliser la réalisation d?enduits, plâtres, peintures ou encore mortiers sur le chantier. De plus en plus automatisées, elles prennent en considération le confort de l?utilisateur.
La qualité première des machines à projeter ? Faciliter au maximum la projection de peinture, plâtre, d’enduits en intérieur comme en extérieur, et/ou de mortier, même fabriqués sur chantier… Conséquences : les fabricants de ces machines se concentrent sur des systèmes qui vont vers de plus en plus d’automatismes.
Des évolutions –principalement en faveur des machines thermiques alimentées au diesel– qui assurent une meilleure gestion des opérations sur le chantier. Preuve de l’efficacité de ces évolutions qui apportent environ 40% de gain de temps, les équipes sont, désormais, constituées de deux personnes au lieu de trois.
La capacité de malaxage augmentée
Ainsi, afin de respecter au mieux les préconisations des fabricants d’enduits et de reproduire un dosage d’une gâchée à l’autre pour garantir homogénéité de grain, d’aspect et de couleur, l’opérateur peut maintenant préprogrammer la quantité d’eau qu’il souhaite utiliser au malaxage.
Le malaxeur, lui, se met automatiquement au ralenti dès que le temps de malaxage est atteint. L’économie de temps est aussi rendue possible grâce à l’augmentation de capacité de malaxage. Pour certaines machines, une gâchée comporte maintenant 10 sacs de 30 kg contre seulement six auparavant.
Des poussières aspirées
Reste que la plus importante évolution connue par les machines à projeter lors de cette dernière décennie demeure l’aspiration des poussières afin améliorer le confort au travail et la santé de l’opérateur. Développée et brevetée par Lancy MixJet en 2002, cette innovation devient incontournable en tous cas sur les machines tractables.
Sur les autres, elle peut être proposée en option selon les fabricants. Le principe : le malaxeur est fermé par un capot muni d’une ouverture adaptée au format des sacs de produit. Quand ces derniers sont cassés, ils constituent une barrière entre l’opérateur et les poussières. Ainsi, elles sont emprisonnées dans la cuve de malaxage.
Un simple nettoyage à l’eau
En outre, ce système d’aspiration permet dans le même temps d’extraire de la cuve les poussières en suspension et de les rejeter à l’opposé du poste de travail, avec les gaz d’échappement, grâce au manchon d’évacuation. Autre intérêt de ce système tout simplement fondé sur l’effet Venturi : il ne sollicite aucune pièce d’usure.
Son entretien se limite à un simple nettoyage à l’eau. Une opération incontournable pour des machines qui durent dans le temps.
AVIS D'EXPERT
Alexandre Bois - Métreur au sein de la société Giani à La Trinité (06)
« Au sein de l’entreprise Giani depuis 11 ans, j’ai toujours connu les machines à projeter, et je n’imagine pas que l’on puisse travailler sans. Aujourd’hui, il paraît plus que difficile de réaliser un enduit en pâte sur des murs ou des plafonds en intérieur sans ces équipements.
En effet, ils sont techniquement matures, ergonomes et ont connu ces dernières années des évolutions qui offrent toujours plus de confort au travail. D’autant que la mécanisation s’inscrit dans l’air du temps. C’est une tendance et une mutation logique notamment pour nos métiers de peintre.
Outre la facilité et le confort, un enduit mécanisé est également générateur de gain de temps. Ainsi, les machines à projeter augmentent logiquement la capacité de production, en permettant de traiter plus de surfaces, donc plus de chantiers.
Et de fait elles optimisent la rentabilité de l’entreprise. Par exemple, les évolutions qu’elles ont connues par rapport à leur capacité nous permettent désormais de traiter 100 à 200 logements collectifs neufs sur trois mois alors qu’auparavant nous ne réalisions que des maisons individuelles pour des particuliers.
En augmentant les surfaces réalisées, nous traitons plus de chantier et, par conséquent, la rentabilité pour l’entreprise est optimisée. Par ailleurs, la qualité de l’enduit ne diffère en rien d’un enduit manuel. Ce n’est pas la machine qui modifie la qualité du travail de l’applicateur au moment du lissage, mais son geste. Si cette étape est bien effectuée, l’enduit en pâte projeté aura exactement le même aspect de surface qu’un enduit à la main ».
Source : batirama.com/Stéphanie Lacaze Haertelmeyer
De plus en plus automatisées, les machines à projeter améliorent le confort de l’utilisateur.
Privilégier la qualité
Il faut compter environ 23.000 à 25.000 € HT pour une machine thermique tractable, et jusqu’à 9.000 € HT pour des petites machines à gâcher et projeter.
Mais attention, si le critère prix est important, en particulier dans une période morose où l’investissement est en berne dans les entreprises, il faut aussi privilégier d’autres aspects tels que la qualité, la fiabilité et le SAV proposés par les fabricants.
Une panne coûte plus cher que l’économie réalisée au moment de l’acquisition de sa machine à projeter : les tuyaux restent pleins de produit gâché donc perdu, et le chantier doit être arrêté… Et recommencé. Des conséquences dommageables qui ont aussi un coût.
L’électrique dynamisée par l’ITE
Si les machines électriques (230 V) monophasées n’ont pas connu d’évolutions majeures, face à la technique de l’isolation thermique par l’extérieur (ITE), ce marché connaît un regain d’intérêt. Et les fabricants se positionnent sur ce créneau juteux: parmi les quatre grands systèmes de peau extérieure sur l’isolant, la famille des enduits est la plus représentée.
Elle concerne cinq millions de m2 par an, dont plus de 90% sont organiques. Privilégiées pour réaliser des enduits hydrauliques au rendu traditionnel plus esthétique et appréciées sur le secteur de la maison individuelle, les machines électriques sont utilisées pour plusieurs raisons.
D’une part, les quantités projetées sont plus petites qu’avec d’autres produits, l’usage de machines thermiques importantes peut générer une perte de produit, qui lui est cher. En outre, les chantiers en isolation thermique par l’extérieur concernent le plus souvent des rénovations en site occupé.
Les machines électriques sont, dans ce cas, moins bruyantes que les machines thermiques. Et véhiculent une image plus développement durable en utilisant moins d’eau. Attention, cependant à bien protéger les parties de l’ouvrage qui ne doivent pas être enduites. Et à ne pas oublier des accessoires indispensables tels que le groupe électrogène et le malaxeur s’il est nécessaire.
10 questions pour bien choisir
- Quels types de chantiers vont être réalisés avec la machine à projeter ?
- Les travaux sont-ils en intérieur et/ou en extérieur ?
- Quels matériaux vont être projetés : mortier traditionnel, enduit monocouche, enduits de parements extérieurs, enduits de lissage, décoratif, intérieurs en poudre ou en pâte, revêtement extérieur (RPE), ragréage, peinture, plâtre, mortier-colle, mortiers en poudre… ?
- Les chantiers nécessitent-ils une polyvalence au niveau de la projection des matériaux ?
- Quelles surfaces en moyenne vont être traitées ?
- Quel est le niveau de granulométrie souhaité ?
- Quels accessoires sont indispensables ou peuvent être en option ?
- Est-ce que deux compagnons au moins peuvent être responsables de la machine ?
- Si la machine est tractable pour un poids supérieur à 750 kg, possédez-vous le permis E obligatoire ?
- Le fabricant bénéficie-t-il d’un réseau de concessionnaires assurant un dépannage rapide en cas de nécessité?
Source : batirama.com / Stéphanie Lacaze Haertelmeyer