Des travaux efficaces, a priori simples, avec des produits fiables et éprouvés.... La mise en ?uvre, plus complexe qu?il n?y paraît, est à réserver aux professionnels de l?isolation.
Toutes les études sur le sujet le démontrent: l’isolation des combles, perdus ou non, est un enjeu majeur pour réaliser des économies d’énergie et permettre d’atteindre les objectifs de rénovation énergétique fixés par les gouvernements successifs.
Il faut aussi rappeler que les combles génèrent de 25 à 30 % de déperditions thermiques s’ils ne sont pas isolés. Si l’on considère l’isolation des combles perdus, qui représentent 60 % de l’ensemble, la mise en œuvre d’un complexe isolant – panneaux rigides, vrac ou laine à dérouler – est l’une des opérations sur le bâti la plus intéressante en termes de retour sur investissement.
Aujourd’hui, près de 40% du marché de l’isolation des combles est réalisée en rénovation de combles perdus, une tendance à la hausse chaque année. Sur ce marché, l’isolation par soufflage mécanique s’est très fortement développée au détriment des solutions panneaux ou à dérouler et représente près de 80%* du total. Il faut dire que la solution soufflage est beaucoup simple et rapide à mettre en œuvre.
Expertise et savoir faire
Des travaux qui, sous une apparente simplicité, demandent néanmoins une attention particulière avec une expertise à faire valoir. Et ce d’autant que l’effet d’aubaine lié aux aides et C2E a entraîné l’arrivée d’acteurs peu scrupuleux sur le marché. D’où des malfaçons préjudiciables à l’ensemble de la profession et un rehaussement des plafonds pour l’obtention des C2E.
Donc ce n’est pas parce que ces travaux sont a priori faciles qu’il faut en négliger les différentes étapes, notamment l’indispensable visite technique qui permettra d’identifier l’ensemble des points singuliers : trappe d’accès, conduit de fumée, caisson de VMC, boîtiers électriques...
Cette visite sera également utile pour décider ou non de l’utilité de poser un pare-vapeur et bien sûr de décider de l’épaisseur et du type de complexe d’isolation le mieux adapté. L’idéal étant de formaliser cette visite par une fiche. La même formalisation est à apporter en fin de chantier, photo des piges à l’ appuie.
Choisir les produits
Du côté des isolants, l’offre s’est démultipliée ; et si les laines minérales (verre et roche) à souffler ou à dérouler restent très majoritaires sur les chantiers, d’autres types de produits – fibre de bois, ouate de cellulose, coton recyclé – suscitent de plus en plus l’intérêt.
Pour les produits à dérouler ou à poser, l’offre est stable, avec des panneaux rigides ou semi-rigides en forte épaisseur qui résistent bien à la compression. Du côté des produits à souffler dont le lambda est généralement supérieur à 0,40, il est important de s’intéresser à la compressibilité. Sachant que sur ce plan, les laines minérales ont l’avantage.
Par exemple, pour un produit ouate de cellulose avec un R égal à 8, l’épaisseur de soufflage sera de 405 mm pour obtenir après tassement une épaisseur de 312 mm, alors qu’une laine de verre pour un R équivalent nécessitera une épaisseur de 375 mm pour 368 après tassement. Une donnée à prendre en compte pour le calcul du poids et le besoin d’espace.
De l’utilité de la membrane pare-vapeurSi elle n’est pas obligatoire, les fabricants recommandent fortement d’associer à l’isolant une membrane pare-vapeur. Cette dernière aura une action contre la formation de condensation, même si la charpente est par définition bien ventilée. Disons que c’est une sécurité supplémentaire. Elle aura aussi une fonction de réduction des entrées d’air froid parasites en assurant l’étanchéité à l’air – jusqu’à au moins 10% de consommation d’énergie liée au chauffage, annoncent certains fabricants.
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C2E : quelles conditions d’obtention ?Pour pouvoir bénéficier des certificats à économie d’énergie et éventuellement des bonifications pour les ménages en situation de précarité énergétique – l’arrêté du 22 décembre 2017 (modifiant l’arrêté du 29 décembre 2014) relatif aux modalités d’application de la troisième période du dispositif des certificats d’économies d’énergie (C2E) applicable au 1er avril 2018 stipule que « sont bonifiées les opérations réalisées au bénéfice de ménages en situation de précarité énergétique, engagées à partir du 1er avril 2018 et jusqu’au 31 décembre 2020 »,– ,les travaux d’isolation doivent répondre à certains critères : une résistance thermique minimale (R de l'isolation supérieure ou égale à 7 m2 .K/W en combles perdus ; 6 m².K/W en rampant de toiture), la mise en place étant réalisée par un professionnel.
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Soufflage, quelles machines choisir ?Le choix de la machine à souffler (cardeuse) va fortement dépendre des besoins de l’artisan et des travaux à réaliser. Pour Julien Hazera responsable commercial chez Isolfrance, – société spécialisée dans la fabrication de machines d’isolation par soufflage, projection humide et insufflation des isolants en flocons – le choix de la machine à souffler (cardeuse) va fortement dépendre des besoins de l’artisan : « Pour des travaux ponctuels, le mieux est d’opter pour une petite machine de 200 kl à l’heure. Pour les gros souffleurs, il faudra évidemment choisir une machine avec davantage de débit (jusqu’à une 1,5 t à l’heure) ». Il constate également qu’un autre critère de choix est important pour ces clients artisans : « soit ils préfèrent être autonomes en choisissant un matériel relié à un groupe électrogène, soit ils adoptent un matériel qui sera branché directement chez le client ».
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Solution 1 : Panneau rigide ou laine à dérouler
Cette solution technique très ancienne consiste à dérouler, lorsqu’il s’agit de produits à dérouler, ou déposer, lorsqu’il s’agit de panneaux, sur le plancher du comble une ou deux couches croisées d’isolant.
© Isover
Pour être parfaitement étanche à l’air, il est préférable de mettre en place, au préalable, une membrane d’étanchéité à l’air adaptée à l’isolant choisi. Elle complète l’isolation thermo-acoustique de l’ensemble. Comme l’isolant, elle est posée en continu en la faisant remonter contre les murs (débord de 10 cm au moins) sur lesquels elle sera maintenue par un mastic.
Les lés sont posés côté à côte avec un recouvrement de 10 cm, maintenu par un adhésif. Il est important de préparer le support, à savoir un balayage au minimum mais aussi le nettoyage des parois pour une bonne tenue du mastic de la membrane.
Intérêt : Economique, rapidité
Limite : Intervention d’un opérateur dans le comble
Solution 2 : Le soufflage
Cette technique, qui est aujourd’hui la plus répandue, consiste à réaliser un matelas d’isolant continu sur le plancher du comble perdu (entre les solives ou sur le plancher), à l’aide d’un isolant en vrac appliqué avec une cardeuse.
© Cotonwooll
Le travail préparatoire est important : nettoyage, préparation des piges qui permettront de visualiser l’épaisseur de l’isolant (prendre en compte l’effet de tassement des différents produits), repérage des boitiers électriques, dégagement et protection du groupe de ventilation pendant le soufflage.
Concernant le pare-vapeur, celui-ci est indispensable dans le cas d’un plancher bois. Pour une isolation thermique maximale, la ventilation du comble doit être assurée conformément aux prescriptions des DTU couverture (série 40). Ne pas oublier de vérifier la compatibilité du produit avec la machine à souffler.
Intérêt : Accès difficile, rapidité, fort pouvoir couvrant
Limite : Risque de malfaçons en cas de mauvaise préparation
Solution 3 : Les isolants minces
Source : batirama.com / Stéphane Miget
* Source TBC innovation