Selon Euler Hermes, l?activité dans la construction française devrait se replier cette année, avec une baisse des mises en chantier estimée à -3% (+17,5% en 2017).
Photo@F. leroy
L’étude pointe du doigt l’investissement des ménages dans la construction résidentielle, à l’arrêt au premier semestre 2018. Une situation qui a déjà des conséquences : le nombre de défaillances dans le secteur a cru de +0,5% au 2e trimestre, une première depuis 11 trimestres.
Parmi les plus touchées, les entreprises dont le chiffre d’affaires est compris entre 5 et 15 millions, pour lesquelles les défaillances ont cru de +27% à fin juin 2018.
La construction subit la baisse de la demande et la hausse des coûts
Des problématiques de demande affectent le secteur, qui présente tous les symptômes d’une surchauffe, entre capacités de production quasi-saturées et difficultés de recrutement. En parallèle, le secteur fait face à une augmentation des coûts qui affecte directement sa rentabilité.
« La construction est prise entre le marteau et l’enclume. D’une part, la demande des ménages diminue, en raison des contraintes financières liées à l’impact de l’inflation sur leur pouvoir d’achat. D’autre part, le secteur fait face à une accélération des coûts, avec une progression des salaires (+2% au 2e trimestre 2018 selon Euler Hermes) plus rapide que dans les autres secteurs (+1,5%) », développe Stéphane Colliac, économiste en charge de la France chez Euler Hermes.
Des entreprises fragilisées avec une trésorerie sous tension
Le secteur de la construction française a profité de la reprise enregistrée ces deux dernières années pour prendre davantage de risques, ce qui complique sa situation aujourd’hui. Le délai de paiement moyen octroyé par les entreprises du secteur à leurs clients a en effet cru de +7 jours en 2017 (75 jours).
« L’allongement des délais de paiement en 2017 n’a pas trop affecté la trésorerie des entreprises, car elles ont en parallèle profité d’une demande très forte pour réduire leurs stocks de moitié. Mais avec le ralentissement de la demande, la donne a changé : les entreprises du secteur se retrouvent fragilisées, et leur trésorerie sous pression », souligne Stéphane Colliac.
Euler Hermes anticipe que les mises en chantier devraient se replier de -1,5% en 2019. En cause, à nouveau, l’investissement des ménages, qui devrait continuer de stagner.
Source : batirama.com