Le groupe de chimie français Arkema s'est engagé dans le développement de matériaux nouveaux pour répondre à une demande croissante de l'industrie, selon le groupe.
"On voudrait faire d'Arkema une société davantage tournée vers les matériaux", a déclaré à l'AFP M. Collette, directeur de la recherche et développement en marge d'une présentation de l'Atelier 4.20, le showroom du groupe installé au siège à Colombes (Hauts-de-Seine).
"Il y a une très forte demande de matériaux. Tous les pans de l'industrie ont besoin de nouveaux matériaux" offrant "plus de fonctionnalités, de l'allègement", a-t-il observé. Ce constat a amené Arkema à "regarder quels étaient les grands enjeux sociétaux qui allaient demander de nouveaux matériaux" tout en évaluant ses propres compétences.
Sur cette analyse, le groupe a défini six "plateformes de recherche": électronique, matériaux bio-sourcés, matériaux pour les énergies nouvelles, isolation de l'habitat, allègement des matériaux, traitement de l'eau. Sur quelque 200 projets de développement, Arkema en compte aujourd'hui une cinquantaine identifiés comme "projets de croissance", a expliqué le directeur de la R&D. Ce sont des projets qui amènent du chiffre d'affaires nouveau.
Mise au point d'un polymère recyclable... pour les éoliennes
Parmi ces projets innovants, Arkema a conçu un polymère recyclable, qui permet de revenir au monomère de base en le chauffant et donc de le réutiliser pour un nouveau produit. Déjà utilisée dans la construction de coques de bateau ou pour des matériels de sport comme des raquettes de tennis, cette résine appelée Elium va être testée dans la fabrication de pales d'éoliennes, qui actuellement ne sont pas recyclables.
Arkema va produire trois pales qui seront installées sur un mat en Bretagne, dans le cadre du projet Effiwing de l'Ademe. "Dans le monde, s'installent à peu près 1 million de tonnes de pales d'éoliennes neuves tous les ans, qui ont une durée de vie de 20 ans en moyenne.
Aujourd'hui, on les coupe en morceaux et on les enterre, nous on a développé un matériau recyclable", a commenté Christian Collette.Arkema emploie 1.500 chercheurs dans le monde, dont 70% en France. Le groupe consacre 3% de son chiffre d'affaires à la R&D, soit environ 250 millions d'euros.
Source : batirama.com