Les ouvriers intérimaires sont "très exposés à des contraintes physiques" et sujets à la manipulation de charges lourdes, au bruit et au travail répétitif, selon une étude du ministère du Travail.
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Une exposition qui s'explique principalement par la "structure de l'emploi" des intérimaires qui sont "en majorité des ouvriers des secteurs de l'industrie et du bâtiment", a expliqué l'auteur de l'étude, Thomas Coutrot, également chef du département des conditions de travail et de santé à la Dares.
Les ouvriers intérimaires, qui représentent 70% des 400.000 travailleurs intérimaires en France selon la Dares, sont 22% à déplacer manuellement des charges plus de 20 heures par semaine contre 12% chez l'ensemble des ouvriers. De même, ils sont 20% à subir un bruit d'au moins 85 décibels contre 15% pour l'ensemble.
Ces écarts, selon l'étude, ne s'expliquent pas "par leur statut d'intérimaire" mais "par les métiers qu'ils exercent", notamment "dans la construction et la logistique", des secteurs recourant beaucoup à l'intérim.
Un travail répétitif plus de 10 heures par semaine
Thomas Coutrot souligne par ailleurs que les ouvriers intérimaires sont 29% à endurer un "travail répétitif" plus de 10 heures par semaine contre 21% chez l'ensemble des ouvriers, des différences statistiques qualifiées de "significatives".
Ils semblent en revanche moins exposés aux agents cancérogènes : ils étaient 19% à être exposés à au moins un produit chimique cancérogènes contre 25% des ouvriers. Si cet écart s'explique en partie par l'interdiction de l'exposition des travailleurs intérimaires à certains agents chimiques dangereux, la Dares estime qu'il peut également être la conséquence d'une "sous-évaluation" de l'exposition des travailleurs intérimaires "par les médecins enquêteurs".
Elle observe que les intérimaires restent "souvent peu de temps sur leur poste de travail", ce qui "rend plus difficile une connaissance approfondie de leur situation concrète par les médecins". D'autant que les intérimaires eux-mêmes "s'estiment moins exposés au risque chimique que les autres", souligne Thomas Coutrot qui pointe "peut-être un effet de la méconnaissance" de leur situation.
L'étude, s'appuie sur l'enquête Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels (Sumer) de 2010 qui comporte un échantillon de 715 ouvriers intérimaires sur les 47.983 salariés ayant répondu à l'enquête.
Source : batirama.com