Valérie Sfartz, 43 ans, présente les coulisses du salon Artibat qui se déroule à Rennes à partir du 24 octobre prochain. La directrice générale espère faire rayonner l?évènement sur de nouveaux territoires numériques.
Depuis quand dirigez-vous le salon et avec quels moyens ?
J’ai passé 20 ans dans l’univers du BTP, chez Vinci Energies, avant de rejoindre la Capeb des Pays de la Loire et son département événementiel. Depuis 2011, j’organise, avec le concours d’une équipe de 7 professionnels chevronnés, ce beau projet qu’est le salon Artibat
Au-delà du salon, j’interviens auprès d’organisations, dont la Capeb des Pays de la Loire, en tant que consultante stratégique. Enfin, lorsque je suis sollicitée, j’éprouve toujours un grand plaisir à intervenir dans différentes écoles pour parler innovation et bâtiment, comme ce fut le cas à l’école de design de Nantes, partenaire d’Arbitat en 2016.
Pouvez-vous nous faire un état des lieux du salon ?
Nous avons 1060 exposants essentiellement nationaux, soit 74 % de fabricants et 14 % de distributeurs auxquels s’ajoutent 9 % de services et 3 % d’importateurs. Les chiffres sont stables d’édition en édition et nous bénéficions d’un taux de renouvellement de 70 %. Nous avons également une ouverture à l’international avec 12 % d’exposants européens issus d’Allemagne, Belgique. Nous sommes cependant très vigilants par rapport aux produits présentés par les exposants et nous exigeons à minima la norme européenne.
Comment se sont déroulées les inscriptions des exposants au salon cette année ?
Nous avons constaté une forte effervescence cette année car les exposants se sont inscrits plus rapidement, notamment sur certains secteurs qui ont très vite fait le plein, comme celui de la quincaillerie et de l’outillage. On a senti un parfum de reprise économique et la volonté des exposants de rééquiper les visiteurs professionnels sur ce salon d’affaires qu’est Artibat.
A quoi ressemblera le visitorat cette année ?
Le visitorat en vitesse de croisière a réuni 40 000 visiteurs en 2016 avec une répartition qui est toujours à peu près la même, soit 42 % d’entreprises de moins de 20 salariés et 20 % de plus de 20 salariés. S’y ajoutent 16 % de prescripteurs, 14 % de distributeurs, 5 % de services. A noter un bon taux de pénétration de la cible architectes puisque 20 % des architectes du Grand Ouest viennent visiter le salon. Le visiteur provient essentiellement du Grand Ouest, avec une frange de parisiens, Rennes étant aux portes de Paris désormais avec le TGV...
Quelle est votre stratégie en matière d’accueil des exposants ?
Nous avons le souhait d’accueillir le maximum d’exposants et d’acteurs des secteurs couverts par Artibat, avec un rapport qualité/prix très correct (Ndlr : 214 euros/m2). C’est la raison pour laquelle, nous limitons les espaces d’expositions sur certains secteurs afin qu’une multiplicité d’acteurs puissent exposer leurs produits, au profit des visiteurs.
C’est le cas de la menuiserie où exposent de nombreux groupes industriels régionaux. Le plus grand stand en menuiserie ne dépasse pas ainsi 72 m2 cette année. Nos mots d’ordre étant toujours de privilégier l’accès, la proximité et les échanges directs des visiteurs avec les exposants.
Artibat fête ses 30 ans d’existence, avez-vous prévu d’organiser un anniversaire ?
Nous n’organiserons pas d’anniversaire, et c’est un parti pris de notre équipe, après mûre réflexion. Nous savons en effet que certains exposants fêteront leurs 30 ans, voire 40 ans, car certains d’entre eux ont envoyé leurs projets événementiels à nos services. Nous ne souhaitons pas dérouter le visiteur vers une grande fête propre à notre salon et préférons répondre aux besoins des exposants. Nous avons d’ailleurs mis en place une nocturne jusque 21 h00, le jeudi soir, qui leur permettra de gérer leurs évènements.
Allez-vous changer de format, compte tenu des nouveaux enjeux de la transition numérique ?
Nous allons essayer de nous renouveler, avec une extension sur le territoire numérique et la création d’un site « Avenue des nouveautés ». Ainsi, après Artibat, nous allons développer ce projet en mode start-up, avec les nouveautés des industriels et les innovations, et cela sur la base de partenariats. Nous avons en effet enregistré cette année 62 nouveautés de moins d’un an, présentées par les industriels, qui seront publiées sur un guide papier. L’idée étant de réutiliser ces informations, les mettre en ligne et solliciter les industriels pour présenter d’autres nouveautés.
Ce sera une extension d’Artibat sur le territoire numérique, même si le salon persistera car il est important de pouvoir se rencontrer physiquement. Mais dans l’intervalle (puisque le salon se tient tous les deux ans), nous animerons un espace d’expression numérique avec une autre grille de lecture. Tout est donc ouvert aujourd’hui, puisque nous allons approfondir la réflexion en tenant compte de qui peut séduire et convaincre la cible de notre visitorat...
CIRQ, booster des startups pour la construction
Cirq, est un salon dans le salon. Cette nouvelle marque vise à accélérer la visibilité des porteurs de projets (startups) qui innovent pour le bâtiment. Au-delà d’un accompagnement sur le long terme, les organisateurs souhaitent en collaboration avec Novabuild, cluster du BTP en Pays-de-la-Loire, identifier les solutions innovantes qui pourraient augmenter la capacité des entreprises dans tout ou partie de leur activité, du produit à la gestion d’entreprise.
15 startups sélectionnées présenteront leurs projets sur le salon aux professionnels visiteurs et pourront rencontrer les industriels exposants pour tester leur approche marché et nouer des partenariats. Les deux startups les plus remarquées seront coachées au pitch et gagneront respectivement un prix de 2000 et 1000 euros
Artibat en chiffres
. 16e édition
. 30 ans d’expertise filière
. 65 000 m2 de surface d’exposition
. Plus de 1 000 exposants (1 030 en 2016)
. 40 000 visiteurs attendus (39 537 en 2016)
Source : batirama.com / Fabienne Leroy