Élisabeth Borne confirme le soutien français au Lyon-Turin

La ministre des Transports Élisabeth Borne a rappelé le soutien du gouvernement français au projet du tunnel Lyon-Turin sous les Alpes, très contesté en Italie.

"La position du gouvernement est claire: respect des engagements internationaux" impliquant la réalisation du Lyon-Turin, et "respect du processus de décision de nos voisins italiens", a-t-elle déclaré au Sénat. "C'est un projet qui fait beaucoup débat en Italie, il y a vraiment des points de vue très opposés", a reconnu la ministre des Transports.

 

Le ministre italien des Transports Danilo Toninelli, que Mme Borne a rencontré à Bruxelles, a confirmé qu'il "(souhaitait) une évaluation coûts-avantages du projet, ce qu'évidemment on ne peut pas contester", a-t-elle indiqué. "J'ai attiré l'attention de mon homologue sur le fait que (...) le calendrier de l'étude et les décisions à suivre devront être cohérentes avec les contraintes liées à nos engagements internationaux conjoints, et notamment en termes de financements européens", a-t-elle raconté.

 

La Commission européenne a d'ailleurs proposé de porter de 40 à 50% sa participation au projet, prévu par un traité franco-italien ratifié en février 2017, a-t-elle rappelé. "On peut certes comprendre la nécessité pour un gouvernement s'installant de faire cette revue des politiques, mais on a vraiment cet enjeu de ne pas perdre les financements européens", a estimé Mme Borne, soulignant "l'importance géostratégique de ce tunnel".

 

Un tunnel de 57,5 km entre la vallée de la Maurienne et le Val de Suse

 

Le Lyon-Turin prévoit la construction d'un tunnel de 57,5 kilomètres entre la vallée de la Maurienne et le Val de Suse, afin d'accélérer les liaisons passagers (et mettre Turin à deux heures de Lyon contre plus de quatre heures actuellement) et de transférer le fret vers le rail, alors que les routes sont engorgées de camions.

 

Le coût du seul tunnel --dont les travaux ont déjà commencé-- est estimé à 8,6 milliards d'euros. Il fait l'objet de négociations serrées au sein de la coalition gouvernementale italienne, entre le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) de Luigi Di Maio, qui y est opposé, et la Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini, qui le soutient.

 

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à Turin (nord) pour dire "oui" à la ligne à grande vitesse (LGV) Lyon-Turin, à laquelle s'opposent aussi des associations de défense de l'environnement.



Source : batirama.com

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