La pierre naturelle saura-t-elle relever les défis de la RT 2012 ? Dotée d?un bon bilan carbone, elle doit encore séduire les prescripteurs et les constructeurs afin de faire valoir ses atouts.
Le CTNMC* a consacré sa journée technique aux revêtements de sol de bâtiment et de voirie en pierre naturelle, domaine d’étude privilégié de son département Roc (Roche ornementale et de construction). Il a également fait un point sur la ressource estimée importante, diversifiée et de qualité.
Et pourtant, l’exploitation des carrières se confronte à des exigences de plus en plus fortes (respect de la biodiversité, des nappes phréatiques, des conditions de vie des riverains, requalification paysagère des sites, etc.).
La filière de transformation est structurée et compétitive, au moins en ce qui concerne les calcaires (exportations vers les Etats-Unis notamment). Le dynamisme des autres pays européens (Europe du Sud, Croatie pour les calcaires) et plus lointains (le granit chinois, essentiellement) crée une concurrence forte mais pas insurmontable, pour peu que les prescripteurs prennent conscience des atouts de la pierre française et surtout de l’avantage socio-environnemental à la préférer aux produits d’importation.
Le défi n’est donc pas tant dans l’approvisionnement que dans le déficit de prescription. En effet, nombreux sont ceux qui voient dans la pierre naturelle un matériau rare et cher, vestige d’une époque révolue, cantonné aux monuments historiques et aux ouvrages de prestige !
Pourtant, depuis déjà des années, quelques architectes démontrent que la pierre naturelle s’adapte aux exigences actuelles et à venir, en termes d’esthétique (potentiel de créativité, d’identification au terroir) et de réponse socio-environnementale. La pierre, en effet, valorise une richesse locale, crée des emplois et bénéficie d’un bilan carbone intéressant du fait de son extraction locale, de l’absence de transformation de la matière, et de circuits d’approvisionnement courts.
Outre le regain d’intérêt pour la pierre, matériau noble, dans les intérieurs (cuisines, salles de bains, escaliers), les expériences de constructions de logements collectifs et de maisons individuelles, en pierre de taille notamment, se multiplient et les mentalités évoluent lentement. Certains architectes et bâtisseurs estiment que la pierre peut répondre aux exigences réglementaires thermiques actuelles et à venir, employée seule ou associée à d’autres matériaux.
Un constructeur français en fera la preuve dans quelques mois, avec un programme ambitieux dont on entendra certainement parler ! Affaire à suivre...
*Centre technique de matériaux naturels de construction.
Source : batirama.com / Emmanuelle Jeanson