Le "remontage" de la flèche de la basilique de Saint-Denis, un projet initié il y a plus de trente ans, débutera en mai 2020 et devrait prendre environ onze ans.
Érigées en 1219, la tour nord et la flèche médiévales - qui culminaient à 86 mètres - avaient été démontées pierre par pierre en 1845 après une tornade qui avait fragilisé l'édifice.
La ville de Saint-Denis avait lancé en 1987 l'idée de la reconstruction de la flèche de la basilique qui abrite la nécropole royale. L'Etat avait finalement donné son feu vert en février 2017 à ce chantier évalué à 13 millions d'euros.
Avec ce projet, Jacques Moulin, architecte en chef des Monuments historiques, en charge du chantier, souhaite "dynamiser la fréquentation de la basilique", considérée comme l'une des premières grandes réalisations de l'art gothique en France et en Europe, et que cette dernière "soit aussi reconnue que Notre-Dame ou Reims".
Aujourd'hui, 130.000 personnes visitent chaque année le monument, quand Notre-Dame de Paris en accueille 3 millions. L'association espère voir ce chiffre grimper à 300.000. Le chantier débutera en mai 2020 et devra durer onze ans, a assuré Patrick Braouezec, président de l'établissement public territorial Plaine commune et président de l'association "Suivez la flèche".
Tailleurs de pierre, forgerons, chapentiers et verriers à l'oeuvre dans un "village"
Les travaux de consolidation du "massif occidental", qui soutiendra la flèche, commenceront eux dès 2019, année où un "village du chantier" sera également mis en place. Dans ce "village" édifié devant la basilique, tailleurs de pierre, forgerons, menuisiers, verriers et charpentiers feront la démonstration de leur savoir-faire.
Une trentaine d'emplois seront créés pour le chantier, qui "coûtera autour de 28 millions d'euros, dont 13 millions pour la reconstruction de la flèche". "Le reste sera pour le chantier-école ouvert au public. Le but est que le chantier dure le plus longtemps possible", a ajouté Patrick Braouzec.
Laurent Russier, maire PCF de Saint-Denis, a estimé que ce chantier sera le "plus important projet patrimonial français depuis le début du siècle".Mercredi, l'association a signé une convention avec le Centre des monuments nationaux et avec la ville de Saint-Denis, synonyme de lancement des travaux. Le projet sera financé grâce au mécénat - Engie et la SNCF sont déjà candidats - et aux visites du public.
Source : batirama.com