La ministre des Transports Elisabeth Borne reçoit les sociétés autoroutières, affectées par le mouvement des "gilets jaunes", afin d'aborder le délicat problème des péages.
"L'objet de la réunion d'aujourd'hui (vendredi) est d'abord de faire un nouveau point sur les perturbations et dégradations qui se poursuivent sur le réseau autoroutier", a indiqué un porte-parole du ministère.
Les sociétés autoroutières --au premier rang desquelles Vinci-- ont été durement affectées par les manifestations des "gilets jaunes", avec un manque-à-gagner important lors des opérations de "péage gratuit" et de nombreuses dégradations. Plusieurs barrières de péage ont notamment été pillées ou incendiées, sur fond de contestation des péages.
Mme Borne avait estimé en décembre que les assurances devraient pouvoir rembourser les dégâts.
"Sur la question des tarifs (des péages) 2019, il n'y a aucune décision nouvelle en la matière et aucune annonce à attendre aujourd'hui", a précisé le porte-parole du ministère, alors que les péages des principales autoroutes --calculés selon des contrats très stricts-- augmentent chaque année le 1er février. "Comme elle l'a indiqué depuis plusieurs semaines, la ministre souhaite engager des discussions avec les sociétés concessionnaires. La question devrait commencer à être abordée lors de la réunion d'aujourd'hui", a-t-il toutefois indiqué.
Elisabeth Borne avait rappelé en décembre qu'"il y a des contrats très clairs et très contraignants concernant l'évolution des tarifs" entre l'Etat et les sociétés d'autoroutes, notant que le gel des tarifs décidé par sa prédécesseure Ségolène Royal en 2015 s'était finalement traduit par une compensation coûtant "très cher" à plus long terme. "Je me préoccupe du pouvoir d'achat, du pouvoir d'achat de 2019 et aussi des années suivantes. (...) Il faut qu'on trouve une bonne solution ensemble, mais pas des fausses solutions qui se reportent ensuite sur des hausses supplémentaires", avait ajouté la ministre sur CNews.
"Le gouvernement attend des sociétés concessionnaires qu'elles entendent cette préoccupation pour le pouvoir d'achat des Français", a-t-on sobrement ajouté vendredi au ministère des Transports.
Plus que des gestes commerciaux ciblés, les sociétés autoroutières troqueraient bien un gel des tarifs des péages contre un allongement des concessions, a indiqué un responsable du secteur.
Source : batirama.com