Les grands marchés du logement vont avoir tendance à ralentir à travers le monde cette année sur fond de durcissement des conditions de crédit, a estimé l'agence Fitch.
"La croissance des prix des logements (est) sous pression", résume l'agence de notation dans le titre de son analyse annuelle des différents marchés mondiaux, qui se penche sur 24 pays, dont les grands marchés asiatiques et sud-américains, les Etats-Unis et le Canada, ainsi qu'une grande partie de l'Europe.
Pour la majeure partie des pays étudiés, Fitch s'attend à un ralentissement de la hausse des prix. C'est le cas des Etats-Unis, de plusieurs pays européens dont la France, ainsi que du Japon. Fitch prévoit même une baisse dans quatre pays: la Suède, la Corée du Sud, la Chine et l'Australie.
Si ces prévisions recouvrent des réalités diverses selon les géographies, c'est largement à cause de conditions de crédit plus strictes que l'agence prévoit une modération, dans de nombreux cas à la suite d'un durcissement des régulations.
Restriction de crédits et logements peu abordables
Les prix ont déjà "baissé ou stagné en 2018 à Melbourne, Stockholm, Sydney, Toronto et Vancouver à la suite d'interventions publiques pour limiter les achats par des étrangers (et) de mesures macroprudentielles", qui restreignent par exemple l'octroi de crédits, souligne Fitch, évoquant aussi des marchés coincés par des logements devenus peu abordables.
A cela s'ajoutent la perspective de politiques monétaires moins favorables au crédit, notamment des hausses de taux envisagées pour la Banque centrale européenne (BCE) d'ici à la fin 2019 ou 2020, et des "incertitudes politiques" comme les conséquences d'un Brexit sans accord au Royaume-Uni - un texte venant d'être massivement rejeté par les députés britannniques - ou de l'arrivée d'un gouvernement d'extrême droite au Brésil.
Dans ces conditions, l'agence s'attend dans l'immédiat à ce que le secteur des prêts immobilier reste sain, sans progression des impayés en 2019 et 2020 dans aucun pays étudié, mais met en garde sur la suite.La situation pourrait se dégrader "à moyen terme" face à "une hausse des taux, une politique moins marquée de relance budgétaire aux Etats-Unis et un ralentissement de la croissance en Chine, alors que la dette mondiale reste élevée", prévient Fitch.
Source : batirama.com