Au-delà du drame de la rue d'Aubagne et de l'effondrement de deux immeubles qui a fait huit morts à Marseille, l'État veut "préparer l'après" et aider à la rénovation des îlots insalubres de la cité.
"Il nous faut préparer l'après, (...) que tous les îlots à requalifier dans le grand centre de Marseille le soient durablement", a insisté Julien Denormandie, le ministre de la Ville et du Logement, à l'occasion de sa troisième visite dans la ville depuis le drame du 5 novembre.
En plus de l'aide des experts du CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) "pour cartographier les îlots à enjeu", l'État va agir immédiatement pour le traitement de l'habitat dégradé via l'Anah (Agence nationale de l'habitat), pour des "travaux de réhabilitation d'urgence", avec une enveloppe de 240 millions d'euros.
En plus de cette somme, déjà annoncée par le ministre le 29 novembre lors de sa deuxième visite à Marseille après l'effondrement rue d'Aubagne, ce sont 50 millions d'euros qui "devraient pouvoir être alloués" via l'ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine), a ajouté le ministre, lors d'une conférence de presse à la préfecture des Bouches-du-Rhône.
Deux outils pour accélérer la requalification du centre-ville de Marseille
L'Agence réunira son comité d'engagement le 6 février, "pour accélérer le lancement des projets envisagés", a souligné M. Denormandie. Soulignant "le besoin de requalification en profondeur du grand centre ville de Marseille", autour notamment du quartier de Noailles, frappé le 5 novembre rue d'Aubagne, le ministre a aussi annoncé la mise en place de deux outils permettant d'accélérer les choses: un programme partenarial d'aménagement avec la mairie, d'ici juin au plus tard, et une société d'aménagement commune Etat-ville-métropole.
Quant au risque de "gentrification" pour la cité phocéenne, dans le sillage de ces rénovations, M. Denormandie s'est voulu rassurantn: "Marseille est une ville populaire qui doit rester populaire".
Revenant au drame de la rue d'Aubagne même, le ministre a répété la nécessité de "tout faire pour trouver des solutions adaptées à la situation de chacune" des 1.400 personnes encore à reloger sur les quelque 2.000 touchées par les évacuations d'immeubles insalubres ou dangereux à travers la ville après le 5 novembre. "Il faut des solutions plus en phase aux besoins des sinistrés", a-t-il insisté, soulignant que sur 200 propositions de relogement, 80 seulement avaient été acceptées à ce stade.
Source : batirama.com