L'artisanat du bâtiment s'attend à voir son activité ralentir au point de stagner cette année après avoir pâti du mouvement des "gilets jaunes" et, surtout, face au ralentissement de la construction en France.
"On constate un ralentissement de la croissance depuis deux trimestres" au sein du secteur, a souligné Patrick Liébus, président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), qui regroupe plus de 400.000 entreprises de moins de 20 salariés.
Selon les chiffres compilés par la Capeb auprès de ses adhérents, l'activité de l'artisanat du bâtiment devrait à peine progresser cette année (+0,5% en volume) après une hausse de 2,5% en 2018.
Si cette prévision, globalement semblable à celle donnée fin 2018 par la Fédération française du bâtiment (FFB), principale organisation du secteur, se réalise, cela confirmera la fin d'un cycle de reprise entamé début 2016 après plusieurs années de crise.
L'impact du mouvement des gilets jaunes
"On est sur des systèmes de cycles qui ont changé par rapport à ce que l'on a pu connaître: (ils) sont beaucoup plus courts", a insisté M. Liébus.Dans l'immédiat, le président de la Capeb estime que le secteur subit un "manque à gagner" lié au mouvement des "gilets jaunes", dont les mobilisations durent depuis la fin 2018 et réclament, autour de revendications multiples, une amélioration du pouvoir d'achat.
"On le ressent et on va le ressentir le premier trimestre 2019: (...) dans certains cas, les travaux ont été carrément arrêtés" à l'initiative non seulement des clients mais aussi des maires par mesure de sécurité, a expliqué M. Liébus. Toutefois, "ça redémarrera", a-t-il souligné, rappelant au passage que "dans ceux qui manifestent, il ne faut pas oublier qu'il y a aussi des artisans".
Ralentissement de la construction en France
Si l'artisanat du bâtiment s'attend à ralentir durablement le rythme, en particulier au second semestre 2019, c'est surtout à cause du ralentissement de la construction en France, dont les chiffres seront donnés lundi pour l'ensemble de l'an dernier.
Cette pause, qui intervient après deux ans de hausse régulière, frappe immeubles comme maisons individuelles, et dure environ depuis le début 2018 alors que le président, Emmanuel Macron, avait promis un "choc d'offre" dans les premiers temps du quinquennat. "On attend encore", a regretté M. Liébus, évoquant "un manque d'envergure" des mesures gouvernementales, notamment au sein de la loi dite "Elan" promulguée l'an dernier sur le logement.
Source : batirama.com