Un grand débat très policé pour Julien Denormandie en banlieue parisienne

En déplacement à Trappes (78) pour lancer le grand débat dans les quartiers, Julien Denormandie ne laisse pas entrevoir de mesures nouvelles pour aider les banlieues défavorisées.

 

Lutter contre l'échec scolaire, offrir des perspectives aux jeunes ou permettre "l'accessibilité à l'action publique": M. Denormandie a listé quelques priorités à l'issue d'une discussion très policée, dans le cadre du grand débat lancé par le gouvernement face à la crise des "gilets jaunes".

 

Le grand débat "doit aussi se faire dans les quartiers", a-t-il assuré devant quelques parents d'élèves mais aussi des élus municipaux et associatifs, peu virulents à l'encontre du ministre. Une mère de famille, logée en hébergement d'urgence, a raconté son quotidien, ballotée de logement en logement parfois très éloignés de Trappes où son fils est pourtant scolarisé.

 

"Venir ici tous les jours avec trois transports différents et sans moyens c'est difficile", a expliqué Kheira Bessaghir, arrivée il y a seulement trois mois en France. "Le principe, c'est que tous les enfants dans ces centres d'hébergement d'urgence puissent aller à l'école", lui a répondu le ministre, sans donner plus de détails. "Jamais un gouvernement n'a ouvert autant de place d'hébergement d'urgence", a-t-il assuré.

 

Ali Kerrach, un père de famille, a également pris la parole pour faire part de sa crainte de l'échec scolaire chez ses enfants. "Ca ne doit pas être une fatalité", a répliqué M. Denormandie, pour qui le gouvernement a fait le nécessaire avec le dédoublement des classes de CP dans les quartiers populaires ou l'ouverture des stages de 3e aux enfants des quartiers dans les grandes entreprises.

 

Le rapport Borloo sur les banlieux enterré

 

Autre cheval de bataille du ministre: "Il faut responsabiliser" les parents d'élèves. "Une vie en société ce sont des droits et des devoirs, cette notion est essentielle. "Une phrase qui fait écho au discours d'Emmanuel Macron en mai dernier quand, après avoir reçu le rapport Borloo sur les banlieues, il avait refusé d'annoncer un plan global clef en main et avait préféré en appeler à la responsabilité des acteurs de terrain.

 

Selon de nombreuses personnes ayant contribué à sa rédaction, le rapport Borloo avait alors été "enterré" malgré une concertation de plusieurs mois dans les quartiers. Mais cette fois, on aborde des sujets "qui n'étaient pas dans cette grande concertation", a répliqué M. Denormandie, comme "le rôle des parents dans la citoyenneté".

 

Le ministre souhaite faire un déplacement de ce type par semaine pour réaliser un tour des quartiers dans le cadre du grand débat.

 

Photo©Seine-Saint-Denis habitat


Source : batirama.com

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