La Capeb présente sa nouvelle plateforme de travaux créée avec 5 partenaires. Forte de 2800 artisans inscrits, la structure qui sera ouverte en avril espère réunir 10 000 artisans en fin d?année.
Alors que l’on compte déjà près de 150 plateformes de travaux en France, la Confédération de l’Artisanat et des petites entreprises du Bâtiment s’apprête à lancer son projet de marketplace, après deux ans de réflexion et d’études approfondie sur le sujet. « Elle est conçue par et pour les artisans du Bâtiment » annoncent d’emblée ses promoteurs qui revendiquent 2800 artisans inscrits à l’issue « d’un récent tour de France des Capeb ».
La Capeb, rappelons-le est une organisation professionnelle et à ce titre, n’a pas vocation à développer des activités commerciales. Mais décidée à servir les intérêts des artisans et notamment ceux de ses propres adhérents, l’organisation a trouvé une solution originale pour monter son projet : elle s’est mise en quête de « partenaires/actionnaires ayant besoin de travailler avec les entreprises artisanales » résume Patrick Liebus, président de la Capeb.
Cette plateforme que préside Guillaume de Maussion, regroupe ainsi parmi ses actionnaires Covea, groupe d’assurance mutualiste, la Siagi, société de caution mutuelle pour les petites entreprises, Economie d’Energie, société spécialisée dans le financement des travaux d’économie d’énergie, le réseau Orcab (coopératives d’achat des artisans du bâtiment) et Coop 3.0., une coopérative créée par la Capeb pour fidéliser et impliquer les artisans adhérents de la plateforme.
6 partenaires impliqués et intéressés par les travaux de rénovation
Ce partenariat doit à terme s’avérer intéressant pour chacun des partenaires à l’instar de Covea (1er assureur de biens et de personnes avec ses marques MAF, MMA, GMF) qui revendique 12 millions de clients.
« Nous avons deux motivations : tout d’abord, un client sur trois projette de faire des travaux, indique Xavier Ducurtil, directeur marketing et stratégique de Covea. Et d’autre part, les clients sont très exigeants sur le terrain de la rénovation énergétique. Un assureur se doit de faire de la prévention et de l’accompagnement et nous cherchions une plateforme de services offrant de la qualité à nos clients » termine le responsable.
De fait, la nouvelle structure a bien l’intention de couvrir le champ le plus large possible de travaux à réaliser (d’où son logo 360travaux) en se spécialisant sur la rénovation globale (incluant les travaux de maintenance,) sans oublier la rénovation énergétique via les groupements d’entreprises et les bouquets de travaux.
Sabine Basili, vice-présidente et Patrick Liebus, président de la Capeb, présentent la nouvelle plateforme qui a reçu le soutien du plan d’investissement pour l’Avenir (PIA).
Le marché de la rénovation énergétique au cœur de l’activité de la plateforme
Ce marché prometteur de la rénovation énergétique, soutenu par les pouvoirs publics, peine en effet à décoller pour plusieurs raisons dont un environnement incertain en matière d’incitations fiscales (mesures régulièrement "détricotées" par les gouvernements successifs comme le CITE, Crédit d'impôt pour la transition énergétique).
Ajoutons également au titre des facteurs peu favorables au décollement du marché, une probable méfiance des clients particuliers vis à vis des professionnels : les malversations de certaines sociétés commerciales peu scrupuleuses, ont pu refroidir une partie de l’opinion publique sur l’efficacité des travaux énergétiques.
« Le plan gouvernemental de rénovation énergétique des bâtiments est l’élément moteur de la création de la plateforme, spécifie Sabine Basili, vice-présidente de la Capeb. Nous avons imaginé une offre de services capable de répondre au programme de massification de la rénovation énergétique. D’où notre volonté de rassembler des partenaires qui partagent nos objectifs et nos valeurs en termes de qualité ».
La Capeb qui ne précise pas les modalités du montage juridique et financier de la plateforme indique qu’elle demeure un actionnaire majoritaire. La création de la coopérative 3.0 qui regroupe pour l’instant, un peu moins de 200 artisans acteurs de la plateforme, lui permet « d’être au gouvernail du projet ».
Le fonctionnement de la plateforme 360travaux
Ouverte gratuitement et sans abonnement aux artisans, la plateforme se veut au plus près de leurs besoins. Un service de relation client sera chargé de qualifier les projets des particuliers et seules deux entreprises seront sélectionnées pour répondre au marché, explique Guillaume de Maussion.
Une commission variable, selon le montant du marché et la fidélité de l’artisan à la plateforme, sera prélevée sur le montant des travaux : entre 14 % et 3,5 %. L’artisan envoie son devis au client, effectue la réception des travaux et facture directement. La plateforme se charge de relancer les clients et de l’encaissement.
La plateforme s’engage à terminer les travaux, quoiqu’il arrive. En cas d’impossibilité pour un artisan de terminer son chantier, la plateforme missionnera une nouvelle entreprise, sans frais supplémentaire pour le client, assure Guillaume de Maussion.Une structure de médiation peut intervenir en cas de difficultés et bien d’autres services seront proposés à terme (dont 360 matos destiné à favoriser les échanges de matériels entre professionnels)
Deux devis promis au client
Pour rejoindre 360travaux, l’artisan devra bien sûr montrer patte blanche et passer par les filtres qualitatifs mis en place avec des vérifications de sa situation (Insee/infogreffe), de sa couverture en assurances et des marques de qualité dont il se déclare titulaire (Qualibat, QualitEn’R, etc….).
Il devra signer une charte avec 4 familles de critères, dont une concernant la relation commerciale. Il devra indiquer trois références de clients qui seront contactés pour vérification.
La plateforme assure une aide au suivi administratif en vérifiant la conformité des devis et factures. Elle vérifiera aussi que les travaux puissent bien bénéficier des aides fiscales. Elle assure enfin la sécurisation des paiements en encaissant les sommes versées par les clients.
Un système de notation est également prévu : le client contacté par la structure devra noter la prestation de l’artisan. « Ceux qui auront reçu une mauvaise note devront apporter des mesures correctives sur une prestation ultérieure. Et si ce n’est pas le cas, ils seront exclus car leur présence ne sera pas justifiée. Il en va de l’image de 360travaux » termine Guillaume de Maussion.
Source : batirama.com / Fabienne Leroy