La charpente fermette est en pleine tourmente. Les prix des matičres premičres (bois résineux) et de sa fabrication explosent? alors que les prix de vente des produits chutent.
Solution dominante sur le marché de la maison individuelle, la charpente fermette est fabriquée sur mesure. « Un produit intelligent, économique, dont la force (et la faiblesse) est d’intégrer dans son coût une large part de matière première, essentiellement bois » explique dans un communiqué, Bertrand Minot, Président du Syndicat National des Fabricants de structures et charpentes en bois (Scibo).
De fait, les sciages représentent entre 40 et 50 % des coûts de production d’une charpente industrialisée. Or, depuis 2005, le syndicat note une augmentation du coût des sciages de résineux. Une hausse que les industriels de la charpente ont du mal à reporter sur le prix de vente de leur produit.
Depuis 2005 et plus encore depuis 2009, les principaux coûts de production de la fermette -le bois et la masse salariale- ont amorcé une hausse qui devrait se poursuivre dans les années à venir, selon le syndicat.
- La masse salariale : de 8 euros bruts de l’heure pour le SMIC en 2005 (base de l’indice) on passe à 9 euros en 2011. Soit une hausse de 12,5 %. « Nous travaillons sur la productivité de nos ateliers pour absorber cette hausse », souligne Bertrand Minot.
- Le bois : son augmentation est spectaculaire. Après une légère baisse en 2009, le coût des sciages augmente de plus de 17 %. Une tendance qui se poursuit en 2011. Explications : les marchés émergents appellent davantage de matières, dont le bois, faisant évoluer les cours à la hausse. Autre problème : l’insuffisance de mise sur le marché par rapport aux besoins en bois, accrus ces dernières années par le bois énergie.
- De nouvelles charges : marquage CE, justifications réglementaires, justifications environnementales... la mise sur le marché d’une fermette coûte aujourd’hui plus cher qu’il y a quelques années du fait des garanties à apporter.
Les prix de vente auraient dû répercuter la hausse subie par ces coûts de production mais il n’en a pas été ainsi. La crise entrainant un ralentissement du marché de la maison individuelle, la loi de l’offre et de la demande a fait son oeuvre. Résultat, les prix des charpentes industrielles ont baissé, voire beaucoup diminué, fragilisant les fabricants industriels.
Selon le syndicat, loin de répercuter les variations des cours de matière première, les charpentes industrialisées ont absorbé ces surcoûts depuis 2009, marquant des variations de l’ordre de 1 à 2 % à la hausse ou à la baisse... La profession conclut dans son communiqué qu’un rééquilibrage raisonnable est nécessaire afin que les industriels puissent relancer les investissements, gages de pérennité de leurs entreprises.
Source : batirama.com