Près de 200 SDF et représentants d'associations se sont rassemblées à Paris pour défendre la cause des sans-abris et des mal-logés en France et dénoncer la "politique contradictoire" du gouvernement.
Munis de couvertures de survie, les manifestants ont voulu faire entendre la voix des "oubliés de la République". "Au moment où le gouvernement organise son grand débat, le risque c'est que ceux qui n'ont rien, qui ne sont pas habitués à prendre la parole ou qui sont occupés à survivre soient oubliés", a expliqué Christophe Robert, délégué général de la fondation Abbé Pierre et porte-parole du Collectif des associations unies qui appelaient à manifester.
Il a dénoncé la "politique contradictoire du gouvernement", qui "d'un côté essaie de favoriser l'accès au logement très social avec sa politique du logement d'abord, mais de l'autre coupe à mort sur les APL (aides au logement, NDLR) des ménages et la capacité de financement des organismes HLM."
"On va perdre 4 milliards d'euros rien qu'en 2020 sur le budget consacré au logement", a affirmé M. Robert. "Cet hiver, l'Etat a ouvert 14.000 places supplémentaires d'hébergement d'urgence, mais il n'y a pour l'instant aucun engagement à pérenniser ces places pour éviter de remettre les gens à la rue fin mars", s'est alarmé Florent Gueguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS).
Pérenniser a minima 7000 places d'hébergement d'urgence
"On demande a minima que la moitié de ces places soient pérennisées, donc 7.000 places". "Le gouvernement ne peut pas faire moins compte tenu des chiffres qui montrent l'augmentation du nombre de sans-abris", a estimé M. Gueguen, en rappelant que "le comptage parisien du nombre de personnes à la rue a montré une augmentation de 10% du nombre de sans-abri dans la capitale, à périmètre constant".
Lors de sa deuxième "Nuit de la solidarité", Paris a recensé plus de 3.600 sans-abri dans ses rues début février.Les associations ont également réclamé un "moratoire sur les expulsions locatives", qui atteignent d'année en année de nouveaux records.
La France a expulsé 15.547 ménages en 2017 avec concours de la force publique, un chiffre qui a augmenté de 46% en 10 ans, selon la Fondation Abbé Pierre. La trêve hivernale, qui interdit ces expulsions pendant les cinq mois les plus froids de l'année, court jusqu'au 31 mars.
Source : batirama.com