Bertrand Collomb, figure du patronat français qui dirigea pendant 15 ans le groupe industriel Lafarge et en fit le numéro un mondial de son secteur avant même sa fusion avec le suisse Holcim, est mort à 76 ans.
"LafargeHolcim apprend aujourd'hui avec tristesse le décès de Bertrand Collomb", écrit le groupe, qui domine le secteur mondial des matériaux de construction avec quelque 24 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Emmanuel Macron a salué "la mémoire d'un grand capitaine de l'industrie française et d'un citoyen engagé dans les défis de son temps" en présentant ses "sincères condoléances" à sa famille et ses proches.
M. Collomb a dirigé le groupe de 1989 à 2003, gardant ses fonctions de président de Lafarge jusqu'en 2007. Issu d'une famille de la grande bourgeoisie lyonnaise, fils et petit-fils de polytechnicien, Bertrand Collomb, lui-même X-Mines, avait déjà effectué la plus grande partie de sa carrière au sein de ce groupe, où il est entré en 1975.
Sous son mandat de PDG, Lafarge était devenu le premier groupe mondial de son secteur, grâce notamment à sa stratégie internationale.Le dirigeant, qui avait lui-même un profil international après un long passage aux Etats-Unis, avait en particulier mené l'achat de deux concurrents britanniques, Redland et Blue Circle.
Une figure du patronat français
M. Collomb avait aussi fait le pari de la Chine bien avant ses concurrents, permettant à Lafarge d'obtenir une position privilégiée dans ce pays, devenu l'un des principaux marchés mondiaux pour les matériaux de construction.
Il était resté membre du conseil d'administration de l'entité née de la fusion de Lafarge et du suisse Holcim en 2015, mais l'avait quitté l'an dernier, atteignant à 75 ans la limite d'âge. "Le fulgurant essor de Lafarge (...) doit beaucoup à l'ouverture au monde et à la finesse de la vision géopolitique de Bertrand Collomb", a souligné le président de la République.
M. Collomb était aussi une figure du patronat français : il avait été sollicité plusieurs fois pour diriger le Medef, mais sans jamais accepter, préférant "se consacrer au développement de son groupe". Elu en revanche en 2001 à la tête de l'Afep (Association française des entreprises privées), il avait été un farouche opposant aux 35 heures dénonçant une réglementation excessive de l'Etat qu'il qualifiait de "délire".
Source : batirama.com