Le groupe Vivendi de Vincent Bolloré a renoncé à construire sur l'île Seguin à Boulogne-Billancourt un campus devant regrouper entreprises, jardin public et équipements sportifs.
Le maire LR Pierre-Christophe Baguet a indiqué avoir remboursé au groupe les 70 millions d'euros d'avance payés à la municipalité de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) et être désormais en pourparlers avec d'autres investisseurs pour l'aménagement de cette partie de l'île. La nouvelle société sélectionnée sera annoncée "cet été", a-t-il indiqué.
Vivendi avait annoncé en mars 2017 acheter à la ville ces terrains situés dans la partie centrale de l'île. Il prévoyait d'y réaliser un complexe de 150.000 m2 dédié à des entreprises actives dans les médias, le numérique, le sport ou encore le développement durable. Le campus devait s'étaler autour d'un jardin ouvert au public de 12.000 m2 traversées par des voies publiques reliant les deux extrémités de l'île.
Le site devait également comprendre un terrain de football, une piscine et une salle multisports. Vivendi a mis un coup d'arrêt définitif au projet "il y a quelques semaines" pour des raisons liées à "des soucis internes de gouvernance au sein du groupe Bolloré", a estimé une source proche du dossier.
Démarches des associations de défense de l'environnement
Ni Vivendi, ni le groupe Bolloré n'ont souhaité communiquer sur ce dossier. Mais, selon une autre source proche du dossier, "ce projet avait du sens, il apportait des emplois sur place, de haute qualification, avec tout l'environnement: des crèches, des restaurants de qualité, c'était un très grand projet à 450 millions d'euros".
Les associations de défense de l'environnement ont cependant "multiplié les demandes" en terme de circulation à travers le site, alors que Vivendi souhaitait que le campus soit "fermé en semaine" pour des raisons de "sécurité". Elles ont aussi "accru leurs exigences en espaces verts et voies piétonnes" alors "le projet avait perdu son équilibre", selon la même source.
Selon cette même source, "Pinault a vécu la même chose il y a dix ans. "L'île Seguin, c'est tentant mais très compliqué", a-t-elle conclu. Ce n'est en effet pas la première fois que la reconversion de ce territoire, occupé jusqu'en 1992 par des usines Renault, connaît des revirements. Le milliardaire français féru d'art contemporain François Pinault avait un temps songé à y installer un musée avant de renoncer.
A la pointe aval a finalement pu s'installer le complexe événementiel de la Seine musicale, inaugurée il y a deux ans. A la pointe amont de l'île, un pôle culturel et artistique privé financé par Emerige doit, lui, voir le jour à horizon 2021 et devrait comprendre notamment un centre d'art pluridisciplinaire, un cinéma et un hôtel.
Source : batirama.com