L'autoconsommation collective d'énergie suscite l'engouement mais pâtit d'un manque de rentabilité, déplore le Syndicat des professionnels de l'énergie solaire (Enerplan), qui appelle à lever certains freins.
En trois ans d'existence officielle, depuis une ordonnance de juillet 2016, le nombre d'autoconsommateurs a plus que doublé en France, atteignant 45.000 au 1er semestre 2019, à la faveur de la baisse du prix des énergies renouvelables, notamment photovoltaïque, et de l'engouement des consommateurs pour des sources d'énergies renouvelables et locales, relève Enerplan.
Selon un rapport commandé au cabinet de conseil Sia Partners, si les projets individuels ont décollé, le nombre de projets collectifs effectivement en opération, portés par des collectivités, bailleurs ou copropriétés, plafonnait à 16 en date de juillet, avec une centaine d'autres en émergence.
En cause, une rentabilité trop tardive, selon ce rapport publié à la veille de l'université d'été d'Enerplan: "alors que l'autoconsommation individuelle peut aujourd'hui s'avérer rentable en France, l'autoconsommation collective peine à trouver un modèle d'affaires rentable".
A minima, un temps de retour sur investissement de 24 ans
En prenant deux cas, un immeuble de 30 logements et un groupe de quatre bâtiments publics, les experts de Sia Partners ont estimé que le temps de retour sur investissement était pour le premier de 24 ans, avec un gain très faible pour les participants. Dans le deuxième cas, "l'opération n'atteint jamais l'équilibre économique".
Le rapport prône une exonération des taxes sur la consommation d'électricité TICFE et TCFE. Il recommande aussi de retirer la majoration financière liée à la réinjection d'une part de l'énergie dans le réseau. Pour Daniel Bour, président d'Enerplan, "il est à présent essentiel d'adapter la réglementation, et de regrouper les professionnels pour simplifier la relation avec les porteurs de projets et proposer des offres intégrées".
Dans un rapport de 2017 sur l'autoconsommation individuelle, Sia Partners avait en revanche estimé les retours sur investissement à 13 ans, avec jusqu'à 19% de gain sur la facture.
Source : batirama.com