L'attrait pour l'investissement immobilier en Ile-de-France reste fort au 3e trimestre, alors qu'une offre de bureaux limitée dans Paris pourrait affaiblir l'activité du secteur locatif.
"Selon nos prévisions, 2019 sera une année moyenne pour la demande placée (les surfaces louées - pour l'essentiel - ou vendues à leurs occupants, NDLR). Ce n'est pas la crise, mais ce n'est pas extrêmement dynamique. Ce n'est pas du tout la même optique pour l'investissement, où l'on s'achemine peut-être vers un nouveau niveau record", résume Virginie Houzé, du cabinet JLL.
JLL participe avec ses trois concurrents BNP Paribas, CBRE et Cushman and Wakefield à l'élaboration du panorama trimestriel Immostat. Au 3e trimestre, le montant global des investissements en immobilier d'entreprise a atteint 6,2 milliards d'euros (+72% par rapport au 3e trimestre 2018).
Sur neuf mois, cela représente 16,4 milliards d'euros (+25%) investis, soit une perspective annuelle de 24 milliards d'euros en région parisienne, selon JLL. "Dans ces conditions, les volumes investis en France devraient franchir le seuil historique des 34 milliards d'euros en 2019", anticipe Olivier Ambrosiali, de BNP Paribas Real Estate.
Des opérations à plus d'un milliard d'euros
"Ce marché, constitué par les actifs de bureaux à 84%, est porté par de très grandes opérations dont certaines à plus d'un milliard d'euros, précise Mme Houzé. Les investisseurs internationaux représentent 40% des investissements en Ile-de-France et les Sud-Coréens, qui représentent 20% des volumes investis depuis janvier, ont clairement accéléré leur arrivée".
Sur la demande placée, le tableau est nettement moins rose avec un recul de 11% de l'activité sur neuf mois. Pour l'année 2019, les estimations oscillent entre 2,2 et 2,3 millions de m2, "un niveau proche de la moyenne 10 ans", précise Éric Siesse, de BNP Paribas Real Estate. "Le ralentissement est plus particulièrement marqué pour les grandes surfaces (-29%), regrette encore Mme Houzé. Il y a eu un peu moins de transactions et des transactions moins importantes".
Le renforcement de la présence à Saint-Denis de la SNCF, qui a loué 31.000 m2 anciennement occupés par SFR, est la plus grande transaction de 2019, alors qu'en 2018 Vinci avait pris près de 70.000 m2 à Nanterre.
Moins de surfaces à louer à Paris et des loyers en hausse
"L'offre baisse depuis plusieurs années et elle est arrivée à un niveau très faible, notamment à Paris. Et les loyers ont tendance à monter face à une demande très soutenue ces deux dernières années. Les entreprises cherchent à renégocier, à prendre des extensions ou encore signent des contrats chez des opérateurs de flexibilité qui ne sont pas comptabilisés comme de la demande placée", poursuit JLL.
Toujours en termes d'offre, la première couronne voit en revanche une progression significative, tout comme l'est, le nord et le sud de l'Ile-de-France. "En 2020, l'environnement général ne devrait pas être plus favorable", poursuit Mme Houzé en citant le ralentissement de l'économie mondiale, les guerres commerciales ou le Brexit qui nourrissent "un climat d'incertitude".
"En revanche, il y aura plus de livraisons de bureaux en 2020 et cela agira comme un bol d'air au niveau de l'offre", assure-t-elle.
Photo©F. Leroy
Source : batirama.com