Près d'un an après le drame de la rue d'Aubagne à Marseille, "il y a plus de 3.100 délogés mais aussi 100.000 personnes qui vivent dans des taudis", a indiqué jeudi Florent Houdmon, de la Fondation Abbé Pierre.
"Depuis un an on s'est retrouvés dans l'urgence à gérer une crise sans précédent (ndlr: suite à l'effondrement meurtrier de deux immeubles), maintenant il y a urgence à penser au long terme!", a exhorté le directeur de l'agence régionale Paca de la Fap.
Dans les Bouches-du-Rhône, selon des chiffres compilés par la Fap et dévoilés jeudi, 64.086 logements sont indignes (impropres à l'habitation, insalubres et/ou dangereux), et 115.000 sont suroccupés. A Marseille, 26% de ménages sont pauvres (contre une moyenne nationale de 14,9%), selon la Fap.
"Il y a beaucoup de pauvres, et pas assez de logements sociaux", résume Florent Houdmon, "alors qu'il y a aussi beaucoup de richesses, puisque nous battons des records de résidences fermées". M. Houdmon a également tiré la sonnette d'alarme sur les personnes vivant à la rue: plus de 26% entre 2016 et 2017 à Marseille, "avec un phénomène inquiétant: de plus en plus de femmes et d'enfants SDF".
Des problèmes d'accès à l'eau
"A Marseille il y a pour ces personnes un gros problèmes d'accès à l'eau: il n'y a pas de bains-douches, beaucoup de fontaines sont fermées", a-t-il dénoncé.
Alors que la campagne municipale débute à Marseille, où le maire sortant, Jean-Claude Gaudin (LR), ne se représente pas, M. Houdmon a annoncé la volonté de la Fap et d'autres associations et collectifs citoyens d'adresser aux candidats "des recommandations sur le mal-logement" à l'occasion des commémorations du drame de la rue d'Aubagne, le 5 novembre.
Source : batirama.com