La nouvelle plateforme d?essais du centre d?études lyonnais permet de tester tous types d?unités de ventilation. Elle complète les laboratoires déjà existants.
Légende photo : La nouvelle plateforme de test des centrales de traitement d’air du Cetiat peut étudier tout type d’unités de 1 000 à 15 000 m³/h, simple ou double flux, avec ou sans récupération de chaleur, avec ou sans batteries chaudes. Sans être certifiants, les rapports fournis sont basés sur les normes d’essais.
Après des années à tester les centrales de traitement d’air sans moyens spécifiquement dédiés, le Cetiat* de Villeurbanne est désormais en mesure de proposer un service d’études sur une plateforme conçue pour produire de manière plus efficace les rapports d’essais demandés par les industriels.
Le centre d’études a présenté ce 24 octobre aux industriels de la ventilation et aux membres de l’UNM – Unité de normalisation de la mécanique – son installation capable de fournir les informations techniques essentielles sur les centrales de traitement d’air de 1 000 à 15 000 m³/h. Un investissement qui s’élève à 650 000 €. L’équipement fixe et doté de moyens techniques importants permet de proposer un service planifié et permanent.
Faire face à la concurrence internationale
« Il s’agit d’un investissement de capacité, explique Bernard Brandon, directeur du Cetiat. Cette plateforme permet de répondre à la demande du marché, au niveau européen et mondial, et, en termes qualitatifs, à toutes les contraintes de performances techniques, énergétiques, acoustiques et de qualité d’air.
C’est aussi un investissement de productivité qui permet de maîtriser les coûts et les délais d’essais. Il y a, dans ce domaine, une concurrence internationale très forte. Cette plateforme a aussi pour intérêt, pour les normalisateurs, d’apprécier concrètement l’impact des textes sur les équipements. »
Recréer tous les environnements
Dans l’un des halls d’activité du Cetiat, un espace de 16 m de long et de 4 m de large permet d’accueillir des centrales simple et double flux pour en mesurer toutes les propriétés ; la manipulation des équipements est aidée par la disponibilité d’un pont roulant d’une capacité de 5 t.
Cette zone d’essais permet de recréer artificiellement les conditions de fonctionnement des unités de ventilation. « Pour recréer deux boucles d’air, la plateforme est elle-même dotée de deux centrales de traitement d’air », décrit Pierre Claudel, responsable de cette nouvelle installation :
- l’une est destinée à simuler des climats extérieurs d’hiver et d’été en entrée d’air neuf, de -5 °C à +35 °C, et la possibilité de faire varier l’humidité relative jusqu’à 90 % en hiver, et de 40 à 60 % en été ;
- l’autre pour simuler l’air extrait des bâtiments, de 20 à 30 °C et de 25 à 75 % HR. « L’éventail des débits de 1 000 à 15 000 m³/h, répond aux besoins les plus importants », explique Pierre Claudel.
Ce laboratoire est aussi en mesure d’alimenter les batteries à eau d’une puissance maximale de 100 kW qui peuvent être présentes dans les CTA. Il est capable de les soumettre à un régime de température de 7 à 60 °C.
Pour cela, il est équipé d’un groupe froid de 170 kW et d’une chaudière de 150 kW, avec l’hydraulique de régulation indispensable pour s’adapter aux puissances et débits acceptables par les matériels testés. Enfin, une installation d’injection de vapeur d’eau permet de recréer l’humidité extérieure sur l’air neuf.
Cette implantation peut aussi mesurer l’efficacité de pratiquement tous les types d’échangeurs et de récupérateurs de chaleur (air-air, à plaques ou rotatifs, et liquide-air dits aussi à liaisons liquides ou « run around coil »). Il permet aussi de vérifier l’impact et le fonctionnement des différents types de filtres, notamment au regard de la qualité d’air.
Bernard Brandon, directeur du Cetiat, et Pierre Claudel, responsable de la plateforme d’essais des CTA. « Cette plateforme répond à la demande du marché, au niveau européen et mondial, et, en termes qualitatifs, à toutes les contraintes de performances techniques, énergétiques, acoustiques et de qualité d’air. »
Tout mesurer
Accrédité par l’association internationale AMCA (Air movement and control association international), le Cetiat figure ainsi parmi les laboratoires indépendants européens capables de fournir aux industriels de la ventilation les données de fonctionnement des prototypes ou produits destinés aux essais de normalisation.
Le banc de supervision placé au centre de la plateforme est ainsi en mesure de piloter toutes les régulations et de recueillir toutes les caractéristiques des CTA testées : courbes de débit/pression, efficacité thermique, puissances de chauffage et de rafraîchissement, pertes de charge, taux de fuite, déperdition thermique et tenue mécanique de l’enveloppe, mesures acoustiques…
Les rapports d’essais produits par le Cetiat ne constitueront pas une certification, même si le test suit scrupuleusement les normes d’essais. Ces essais devraient cependant être accrédités par le Cofrac et reconnus par Eurovent.
Ventilateurs, générateurs, salle climatique... au banc d'essais
Pour Bernard Brandon, cette nouvelle plateforme constitue un maillon parmi l’ensemble des plateformes dont dispose déjà le Cetiat. Le centre technique possède notamment des équipements pour mesurer la performance des ventilateurs et générateurs, ainsi qu’une salle climatique pour valider le confort, la diffusion et la qualité d’air dans des espaces simulés tels que des bureaux.
Cette plateforme d’essais des CTA est actuellement la seule en France à être exploitée par un organisme indépendant.
* Centre technique des industries aérauliques et thermiques
Source : batirama.com / Bernard Reinteau