Sur fond de ralentissement de croissance mondiale en 2020 et de tensions dans les zones d?approvisionnement du pétrole (Iran), les perspectives sur l?évolution du prix des énergie demeurent incertaines?
Le contexte économique international demeure incertain à plus d’un titre : la guerre commerciale sino-américaine qui a déstabilisé les marchés, s’est conclue par un accord récent entre les deux géants de l’économie mondiale. Un accord qui inquiète aujourd’hui l’Europe, laissée de côté et susceptible de perdre des marchés (avions et agriculture au premier chef) par rapport à ses rivaux.
Les prix des énergies subissent aussi les contrecoups des politiques internationales. En Europe, le prix du gaz devrait cependant connaître une tendance à la baisse, sauf en cas de flambée du pétrole liée à des évènements géopolitiques dans les zones d’approvisionnement.
Cette fois-ci, c’est la guerre d’approvisionnement du gaz entre les USA et la Russie qui bénéficie aux Européens. Ces derniers profitent d’un gaz russe bon marché et abondant. De leur côté, les Américains ont triplé depuis 3 ans leurs livraisons en Europe et en France de Gaz naturel liquéfié due également à l’essor de gaz de schiste américain.
Electricité : augmentations en France
EDF a annoncé l’augmentation de 2,4 % des tarifs réglementés de l’électricité le 1er février. Une augmentation qui s’explique, selon le fournisseur d’énergie, par la hausse du coût de l’approvisionnement sur les marchés, mais également la prise en compte du rattrapage sur deux ans de l’écart entre coûts et tarifs en 2919. La crise des gilets jaunes a en effet retardé d’un an l’augmentation des tarifs réglementés.
Concrètement, l’entreprise doit faire face à de lourds investissements à venir dans le parc nucléaire français vieillissant. Ce sont en effet près de 55 milliards d’euros d’investissement qui seront consacrés à la modernisation des centrales françaises jusqu’en 2025.
Ce n’est pas tout puisqu’il faudra également investir dans les réseaux. Or, les tarifs d’acheminement de l’électricité représentent 45 % des tarifs réglementés hors taxe. Une donnée qui explique le coût élevé de la facture des clients payée au fournisseur d’électricité.
A noter l’augmentation régulière du Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité qui finance à la fois RTE, le Réseau de transport d’électricité, et ERDF (Electricité Réseau distribution France). Ces deux organismes étant chargés d’assurer la sécurité des approvisionnements énergétiques et d’investir désormais dans les réseaux intelligents.
Calcul du prix de l’électricité de base : les marchés de gros stabilisés
Pour le reste du tarif d’électricité, il est calculé sur la base des deux facteurs :
- les volumes d’Arenh, Accès régulé à l’électricité nucléaire historique, soit 42 €/ MWh depuis le 1er janvier 2012.
- les prix de l’électricité sur les marchés de gros.
Pour le premier facteur, et en attendant de probables évolutions liées à l’ouverture du marché européen (ouverture à la concurrence), l’Etat n’augmentera pas les volumes Arenh. Quant au marché de gros, les tarifs devraient connaître une légère hausse en 2020.
Ce ne sont pas ces seuls éléments qui expliquent la hausse du coût de l’énergie. Car la baisse des prix de gros dans l’Union européenne n’a pas entraîné une baisse des prix des ménages en 2019, ont constaté les experts, bien au contraire.
Ils soulignent que la réforme du système d’échange de quotas d’émission de carbone a accentué la hausse des prix (EDF achète des quotas carbone sur les centrales à charbon et gaz). Aujourd’hui, le cours des quotas carbone est stabilisé et semble à la baisse ; l’abondance des quotas (54 millions de tonnes mises aux enchères fin décembre contre 30 millions en août) a permis cette baisse du prix. C’est aujourd’hui un facteur de stabilité sur le marché de gros.
Notre prochain article : Les perspectives sur les évolutions des coûts des matières premières
Source : batirama.com / F. Leroy