Une cinquantaine de travailleurs sans papiers occupaient le chantier du nouveau siège du journal Le Monde, réclamant régularisation et hausse de salaires, mettant en cause la responsabilité d'Eiffage.
Principalement originaires du Mali mais aussi du Sénégal, de Guinée et de Côte d'Ivoire, les salariés travaillent pour deux sous-traitants d'Eiffage, CICAD et Golden Clean, en charge des travaux. Les employés des autres sous-traitants au projet ont continué à travailler dans le calme.
"Cette entreprise (Eiffage) ne donne ni bulletin de salaire, ni équipement individuel de sécurité. Elle se permet de faire ça parce que ce sont des sans-papiers. On est trois ou quatre siècles en arrière !", a expliqué Étienne Deschamps, juriste du syndicat CNT-SO. "On veut leur régularisation et une hausse de leurs salaires. Payer 40 euros la journée ou la nuit de travail, allant parfois au-delà de sept heures effectuées, ce n'est pas normal", a-t-il poursuivi.
La CNT dénonce "la responsabilité sociale du Monde" dans cette affaire mais plusieurs travailleurs interrogés la rejette, affirmant que "seul Eiffage est responsable". Siku, originaire du Mali et qui travaille pour Eiffage depuis plus d'an, dénonce "l'exploitation" dont ses collègues et lui souffrent.
"On défend nos droits"
"J'en ai marre, on travaille comme des animaux. On est exploité. Être payé aussi peu, en liquide, c'est un truc de malade", insiste-t-il. "Si on n'a pas de réponse aujourd'hui, on va dormir ici. Et s'il faut rester 365 jours ici, on restera. On défend nos droits !", lance un autre Malien, Badara, au milieu des travailleurs rassemblés dans une pièce où transitent les livraisons pour se protéger de la pluie.
Selon Étienne Deschamps, une rencontre était prévue entre Louis Dreyfus, président du directoire du journal Le Monde, et les représentants des deux sous-traitants mis en cause, CICAD et Golden Clean. L'entreprise Eiffage n'était pas en mesure de répondre dans l'immédiat
Source : batirama.com