Après plusieurs jours de désaccord sur la nécessité ou non d'interrompre les chantiers face à la crise du coronavirus, le gouvernement et les acteurs du BTP se disent proches d'un accord.
"Les entrepreneurs du bâtiment, je les comprends. Ils ont des salariés, ils sont responsables comme tout entrepreneur, comme tout chef d'entreprise, de la protection de leurs salariés", a déclaré sur LCI, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire. Le ministre a promis que les entreprises du BTP à l'arrêt auraient droit au chômage partiel et évoqué la mise en oeuvre d'un "protocole" qui permettrait de cadrer les conditions d'une reprise des chantiers.
Depuis la décision du confinement strict des Français à leur domicile, un conflit montait entre le bâtiment, qui jugeait intenable de poursuivre ses chantiers, et le gouvernement, qui y voit une activité essentielle à l'économie. Le conflit a atteint son point culminant , lorsque la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a accusé une fédération du secteur, la Capeb, de "défaitisme" et de manque de "civisme" pour avoir, selon elle, appelé ses adhérents à un arrêt total.
Un accord dans quelques jours
"C'est pas évident de protéger des salariés sur un chantier", a finalement reconnu M. Le Maire. "On sera obligé de fermer" les chantiers qui "seraient trop dangereux du point de vue sanitaire". Les propos du ministre ouvrent la voie à un accord qu'il souhaite voir conclu d'ici un ou deux jours afin d'encadrer le redémarrage des chantiers.
"Les choses se sont un petit peu calmées: (le gouvernement) a changé d'optique", a confirmé Bruno Cavagné, président de la FNTP, fédération centrée sur les travaux publics, lors d'un point à la presse. "On est passés rapidement de: Le BTP, vous êtes des voyous, vous ne voulez pas bosser+ à (...) On a besoin de vous", s'est-il félicité.
Il a également annoncé qu'un protocole d'accord était en cours d'élaboration avec le gouvernement, fixant comme objectif d'y parvenir d'ici quelques jours. Cet accord doit fixer trois grands points :
- les conditions de sécurité sanitaire : l 'OPPBTP rédige acuellement un document destiné aux entreprises du BTP
- la prise en compte par l'Etat du chômage partiel lorsque les entreprises ne pourront pas garantir le respect des règles sanitaires
- et la sécurisation des contrats pour éviter que les entreprises et leurs clients se renvoient la décision d'arrêter un chantier.
Source : batirama.com