Fabricant agenceur à Marans près de la Rochelle, Jean-Pierre Demeyere lance un appel à tous les menuisiers de France pour équiper les pharmacies et commerces de systèmes de protection.
A la tête d’une entreprise de menuiserie-agencement de 27 salariés, JCDA Agencement, Jean-Pierre Demeyere a stoppé l’activité de son entreprise dès mardi dernier. Pour ne pas rester les bras croisés et participer à l’effort de solidarité, notamment vis-à-vis du personnel soignant, le menuisier a décidé d’agir avec l’aide de 6 salariés volontaires.
« En temps normal, je travaille beaucoup pour les pharmacies et j’ai constaté qu’elles n’étaient pas équipées de systèmes de protection pour leurs salariés » explique Jean-Pierre Demeyere. Le professionnel imagine donc rapidement un système simple afin d’équiper les officines de pharmacie mais aussi les autres commerces de proximité, dont le boulanger ou le marchand de journaux de son village.
« Avec l’aide de mes 6 salariés et notre matière première disponible, nous avons été capables de fabriquer 80 « paravirus » et nous les avons livrés gracieusement dans toutes les pharmacies de notre secteur, ainsi que dans notre boulangerie » précise Jean-Pierre Demeyre
Le système de protection est simple à fabriquer, selon le menuisier, puisqu’il se compose de 3 pièces en panneaux dont 2 identiques et une 4e pièce en plexiglass. « J’ai pu retrouver de la matière première pour fabriquer 600 paravirus supplémentaires » explique le menuisier.
Aujourd’hui, ses équipes administratives et commerciales en télétravail appellent les pharmacies afin de leur proposer le système de protection. Le chef d’entreprise entend équiper les 3 départements limitrophes : la Charente-Maritime (17), les Deux Sèvres (79) et la Vendée (85).
Le paravirus est simple à fabriquer : il suffit de fabriquer 3 pièces dont 2 identiques et une pièce en plexiglass. Il faut ensuite visser les joues latérales (cote à 300 mm) sur la partie plane qui comporte des trous. Enfin, dans les deux joues, une fente permettra d’insérer le plexiglass dans les rainures.
Un appel à tous les menuisiers de France
Le chef d’entreprise aimerait que son geste bienveillant inspire tous les menuisiers de France. « J’estime à 200 000 le nombre de Paravirus à créer pour protéger les pharmacies et autres commerces en France, et si tous les menuisiers, quelle que soit leur taille, suivaient cet exemple, nous pourrions vite protéger l’ensemble des pharmaciens et boulangers sur le territoire » explique-t-il.
Seul bémol, le chef d’entreprise n’a pas pu encore compter sur l’aide de ses fournisseurs habituels de matière première dont la plupart ont fermé boutique. « Nous aussi, on a fermé l’entreprise, mais nous ne restons pas inactifs » précise-t-il. Le responsable de la PME familiale a même dû organiser l'enlèvement de la marchandise (le plexiglass) à Paris, ses fournisseurs étant dans l'incapacité de le livrer.
De fait, Jean-Pierre Demeyere a offert les 80 premiers Paravirus aux pharmacies de son département et fera une offre symbolique pour les 600 autres systèmes de protection qu’il installera.
Protéger le personnel des pharmacies avec le "paravirus", une action à la portée de tous les menuisiers de France, selon le Jean-Pierre Demeyere
Une action solidaire pour les commerces essentiels
« Nous offrons les 2 premiers Paravirus et facturons 20 euros pièce au delà de 2 systèmes de protection par point de vente, afin de couvrir nos frais de matière. La taille et la structure de mon entreprise ne permettent pas d’offrir la totalité des systèmes de protection car nous connaîtrons une année 2020 difficile comme tout le monde » reprend le menuisier. "Mais si je bénéficie d'aide en matière première, je ne facturerai rien aux points de vente" précise le chef d'entreprise.
« Tous les professionnels de la menuiserie-agencement peuvent le faire ! » insiste le chef d’entreprise qui estime qu’il y a assez de menuisiers en France pour couvrir les besoins des personnels de santé en pharmacie.
Selon lui, la solidarité des pros du Bâtiment peut notamment s’exprimer par cette petite action. « Cela fournira un bien immense pour les commerces, pharmacies et boulangers et ça leur fera chaud au cœur, car ils sont les premiers à être au front, pour couvrir nos besoins essentiels. Et on ressort fiers de participer à cette guerre » termine le responsable.
Source : batirama.com / Fabienne Leroy