Le groupe Eiffage a revu ŕ la baisse ses prévisions pour l'exercice en cours ŕ cause de la crise du coronavirus, tandis que son concurrent Bouygues les a suspendues.
En raison de l'épidémie, qui désorganise ses chantiers et réduit à la portion congrue le trafic sur ses autoroutes et dans ses aéroports, Eiffage, numéro 3 français du secteur derrière Bouygues et Vinci, admet que son activité et ses résultats pour 2020, "initialement prévus en progression, seront inévitablement en baisse".
"L'ampleur (de cette baisse) dépendra de la durée des mesures de confinement en place dans les pays d'intervention du groupe, de leur évolution, ainsi que des restrictions éventuelles qui s'ensuivront, en fonction de l'état sanitaire des pays concernés", indique le groupe dans un communiqué.
Eiffage avait connu en 2019 une année exceptionnelle, marquée par une hausse de 9,4% de son chiffre d'affaires (à 18,1 milliards d'euros) et de 15,3% de son bénéfice net (à 725 millions). Le groupe indique qu'il sera plus précis sur les conséquences financières de la crise sanitaire lors de la publication du chiffre d'affaires de sa filiale autoroutière APRR (le 21 avril) et de l'ensemble du groupe (le 12 mai).
Perspectives affectées pour Eiffage, Vinci et Bouygues
Eiffage souligne que, face à cette situation, sa situation financière reste "solide". Dans ses métiers historiques liés au bâtiment et aux travaux publics, il dispose en effet de 4,6 milliards d'euros de liquidités, alors que ses activités de diversification dans les concessions disposent d'une somme pratiquement équivalente entre crédit bancaire non utilisé, produit d'une émission obligataires et diverses "disponibilités".
La veille, Vinci avait déjà abaissé ses prévisions, là encore disant tabler sur un recul des bénéfices et revenus contre une progression auparavant. De son côté, Bouygues, qui n'est pas présent dans les concessions comme ses deux concurrents, s'est contenté de suspendre ses objectifs "jusqu'à ce que la situation se clarifie", prévenant néanmoins que ses perspectives seraient "affectées".
Il tablait sur un "cash-flow libre après BFR", les besoins en fonds de roulement, d'un milliard en 2020. Témoin de la performance, cet indicateur correspond en gros à l'argent qui reste au groupe une fois qu'il a dégagé ses investissements à venir.
Source : batirama.com