La jeune entreprise nantaise Ardemo, spécialisée dans les solutions de plafonds suspendus en bois, dispose d?un carnet de commande plein mais affronte son premier coup de Trafalgar.
Légende : Plafond Ecogrid, salle de spectacle, Les Herbiers (85)©Ardemo
Ingénieur de l’ENSTIB (promotion 1998), Benoît Dugast a exercé différentes responsabilités en France dans l’industrie du meuble et de la menuiserie extérieure, avant de créer sa propre entreprise il y a deux ans.
L’occasion lui est fournie par la rencontre d’un poseur de faux-plafonds. Ils confrontent leurs savoir-faire et apprend que l’offre en plafonds de bois est limitée, qu’elle est confrontée à une exigence forte en matière de limitation de la réaction au feu, et surtout, que les plafonds en bois disponibles sont malaisés à poser.
Ces réflexions débouchent sur une solution d’assemblage brevetée qui permet notamment au poseur d’installer le plafond sur une classique ossature T24. Sur le site d’assemblage nantais d’Ardemo, les lames en pin ou en chêne local sont assemblées et équipées aux extrémités du fameux clip breveté.
La gamme standard Ecogrid, par son nom, reprend l’approche des plafonds en grille mais troque l’aluminium contre le bois. Ardemo vise directement le projet et se fait connaître via des salons de prescription à Bordeaux et Paris, tout en développant Artgrid, une approche sur mesure libérée qui s’abstrait de la grille et vise à répondre aux demandes de conception les plus diverses, tout en conservant le même principe de pose.
Benoît Dugast, le patron d’Ardemo©Ardemo
Une vague carbone au sortir de la crise de 2015
Benoît Dugast, le patron d’Ardemo, a pris la vague carbone au sortir de la crise de 2015, dans ce contexte où l’attention se porte sur l’intégration croissante du bois dans la construction.
Son carnet de commande est plein et il est déjà consulté à l’export, se constitue une panoplie appréciable de références : « Les principaux atouts offerts par Ecogrid sont la simplicité de pose, qui se répercute sur le prix de l’ouvrage et la possibilité offerte aux architectes de moduler les motifs des dalles pour créer des surfaces continues, ponctuelles ou bien des îlots. Cela permet d’épicer n’importe quel plafond standard de façon ludique et simple ».
Bureau de vente d'un promoteur immobilier, Rennes (35)©Ardemo
Des atouts pour la reprise
Comme un peu partout, l’activité industrielle d’Ardemo est actuellement à l’arrêt. La transformation du stock en atelier a ses limites. Certains chantiers sont arrêtés, certains fournisseurs ont suspendu leur activité dans l’attente de la clarification des possibilités de travail en situation sanitaire sécurisée.
Le traitement du bois contre l’inflammabilité est également à l’arrêt pour l’instant. Le travail se concentre sur la commercialisation, le contact avec les architectes, mais il s’agit aussi, toujours, de continuité à se faire connaître par les entreprises de plafond.
Bureaux Cloud Computing Issy les Moulineaux (92)©Kardham / Photos© Constance Viot / ServiceNow – Issy-les-Moulineaux
Conception virtuelle en amont
Pour la reprise, Ardemo peut miser sur les possibilités de conception virtuelle en amont, sur son recours à des essences de bois locales en circuit court. En aval, l’un des atouts des entreprises de plafond est qu’elles sont en mesure d’intervenir seules sur un chantier.
« Les dalles de 120 x 60 cm peuvent être posées par un opérateur qui travaille seul. Nous avons couramment le cas de poseurs qui se chargent seuls de mettre en œuvre des plafonds, parfois sur des surfaces de plusieurs centaines de mètres carrés. Le plafond suspendu durable et en circuit court garde ainsi toute son actualité » conclut Benoît Dugast.
Source : batirama.com/ Jonas Tophoven