Quelle solution proposer à vos clients qui veulent se chauffer à la biomasse ? Chaque problématique a sa solution en mode de chauffage au bois.
Il existe des chaudières fonctionnant avec des bûches que l’on doit approvisionner manuellement, et des solutions plus automatiques comme les chaudières à granulés ou plaquettes mais qui demandent un peu plus d’encombrement du fait du silo de stockage du combustible.
La technologie évoluant au moins aussi vite que les prix, on a également la possibilité de proposer aujourd’hui des solutions multiénergies.
Solutions multienergies
Il s’agit de combiner une chaudière à bûches par exemple avec une chaudière granulés, ce qui apporte tous les avantages de la bûche (gratuit si le client fait son bois) sans les inconvénients, car le granulé se met en route automatiquement en relève.
On reste sur de la biomasse à 100%. On peut aussi combiner une chaudière à buches avec des énergies traditionnelles, un brûleur fioul par exemple. En terme de crédit d’impôt, il est de 22% pour une installation de chaudière neuve en primo acquisition, et monte à 36% si l’on change une chaudière à tirage naturel ou un ancien poêle par une chaudière à tirage forcé.
AVIS D’EXPERT
| Eric Trendel Président de Flamme verte |
« Attention à la détermination de la chaudière ! »
« Une chaudière bois-bûche se choisit en fonction des besoins des clients, et pas seulement en fonction de la surface de la maison et de ses déperditions. En effet, on n’installera pas la même chaudière dans deux maisons identiques car les occupants n’ont pas la même façon de vivre !
A titre d’exemple, une maison qui affiche 12kW de déperditions peut être équipée d’une chaudière biomasse de 20kW si les occupants sont présent et donc prêts à recharger la chaudière plusieurs fois par jour. En revanche, dans cette même maison avec ces 12kW de déperditions mais avec ses habitants qui partent tôt le matin et rentrent tard le soir, l’installateur peut être amené à proposer une chaudière bois bûches de 50kW ou une chaudière moins puissante mais équipée d’une relève en granulés ou en énergie traditionnelle (gaz ou fioul).
De cette manière la maison ne perd pas les quelques degrés que l’on aurait perdu avec une chaudière mal dimensionnée par rapport aux besoins. C’est pour cette raison que les fabricants proposent aujourd’hui des gammes complètes de chaudières bois haute performance avec ballon tampon obligatoire.
Enfin, dans tous les cas, une chaudière haute performance labellisée Flamme verte est conseillée pour le côté écologique de l’installation: on aura une consommation réduite de bûches et des émissions de fumées plus propres.»
Solution n° 1 : Chargement manuel : bois bûches
Pouvant fonctionner avec des bûches traditionnelles ou reconstituées, les chaudières à chargement manuel (on charge la chaudière en fonction de la demande) se scindent en deux catégories.
Les chaudières à tirage naturel
ne sont pas éligibles au crédit d’impôt. Elles sont d’une ancienne génération de technologie et affichent des rendements médiocres, des consommations de bois importantes, mais ont l’avantage de pouvoir être utilisée sans ballon tampon. Elles sont une solution comme chaudières de remplacement, et leur coût est assez bas.
Les chaudières à tirage forcé
fonctionnent avec une flamme inversée (vers le bas) et les rendements sont meilleurs. Le débit d’air étant constant, on utilise moins de bûches pour obtenir la même quantité de chaleur.
L’autonomie d’une chaudière à buches peut varier d’une journée à quelques jours et le seul grand intérêt réside dans le fait que le coût est bas surtout dans les régions forestières. A titre d’exemple, en 2009, un stère de bûches valait entre 25 et 80?euros suivant la qualité, la taille, le type et le degré d’humidité du bois, mais aussi en fonction des revendeurs et des régions.
Respecter les exigences de la norme
Pour ce type de chaudières, le ballon tampon (hydro-accumulation) est obligatoire et se dimensionne en fonction de la puissance de la chaudière et du volume du foyer. Elles sont généralement disponibles dans des puissances de 20 à 50 kW et affichent des rendements pouvant aller jusqu’à plus de 90 %.
Pour ce qui est de la restitution de la chaleur dans la maison, il suffit d’installer une régulation qui va libérer l’énergie produite et stockée dans le ballon, en fonction de la température intérieure ou extérieure.
Enfin, ces chaudières peuvent être éligibles au crédit d’impôt si elles répondent aux exigences de la Norme EN 303.5.
Intérêts :
financier pour les clients qui ont le combustible gratuit et un crédit d’impôt. Gain de place car le bois est stocké dehors. Solution possible en neuf comme en rénovation.Limites :
chargement manuel. Coût à l’investissement entre 15 et 20 000 €.
Solution n° 2 : Chargement automatique : plaquettes ou granulés
Les chaudières à chargement automatique supposent des précautions indispensables pour la bonne réussite du projet. Avant de choisir telle ou telle chaudière, il faut définir avec son client ses capacités de stockage ainsi que la surface dédiée à accueillir la chaudière.
Soit le silo peut être de taille réduite avec un chargement par sac de 15 kg pour une autonomie d’environ 2 jours en période hivernale, soit de plus grande taille pour un chargement annuel ou biannuel. Le silo peut être enterré ou décalé par rapport à la chaudière.
Elles ont des puissances de 25-30 kW en domestique et peuvent atteindre 300 kW en moyenne puissance, ceci pour des rendements qui peuvent aller jusqu’à 95%.
Les chaudières à granulés
sont d’une conception plutôt compacte et le silo nécessite moins de surface au sol du fait de la plus grande densité des pellets.
Dans certains cas, on peut conserver la chaudière fioul existante et n’en changer que le brûleur.
Les chaudières automatiques à plaquettes
, elles, fonctionnent avec du bois déchiqueté et présentent plusieurs avantages. Elles ont un rendement élevé, un taux de cendres souvent réduit, une autonomie pouvant couvrir une saison de chauffe entière, ceci en bénéficiant d’un combustible le moins cher du marché.
Cependant, l’encombrement du silo et les niveaux de puissances minimums limitent leur utilisation à des maisons spacieuses fortement énergivores car le retour sur investissement sera moindre.
Diminuer le nombre de démarrage avec le ballon tampon
Le ballon tampon est obligatoire pour les planchers chauffants et production d’eau chaude sanitaire. Pour du chauffage seul, il est fortement conseillé d’installer un ballon d’accumulation pour limiter les démarrages de la chaudière et prolonger ainsi sa durée de vie.
Le ballon d’hydro-accumulation réceptionne toute l’énergie qu’on lui donne et va le restituer dans la maison. L’énergie d’une PAC ou d’un panneau solaire peut éventuellement converger vers le ballon pour assurer un complément.
Ces apports gratuits de la PAC et du solaire vont permettre au ballon de s’épuiser moins vite, on gagne du confort dans le réapprovisionnement. Enfin, on ajoutera une résistance électrique dans le ballon pour permettre un fonctionnement en mode “hors gel” en toute sécurité, mais aussi pour pallier une défaillance de la chaudière, mauvais granulé, non livraison de granulé, défaillance de la vis, brûleur en panne, l’allumage du brûleur qui ne se fait pas.
Intérêts :
chargement automatique. On peut ne changer que le brûleur dans certaines chaudières bois ou fioul. Idéales pour les habitations peu énergivores (granulés) ou très énergivores (plaquettes).Limites :
sensible à la qualité du granulé. Entretien à faire tous les mois en période de chauffe. Il faut vider le cendrier, nettoyer le brûleur, et un nettoyage de printemps 1 fois par an. Il faut de la place pour stocker le combustible. Coût de l’investissement.
INFOS PRATIQUES
ABCdaire
- A comme ANAH. L’Agence Nationale de l’Habitat est un organisme public qui cherche à améliorer les logements locatifs privés.
- B pour ballon tampon qui a pour fonction d’assurer l’inertie du circuit de chauffage à eau chaude.
- C comme chaudière bois ! Elle utilise tous types de combustibles bois (bûches, plaquettes, copeaux, sciure, granulés…).
- E issu de l’essence des bois qui est importante pour obtenir une bonne combustion. Le chêne et le hêtre sont des bois à très bon rendement alors que les résineux brûlent plus vite.
- F pour feuillu, cette catégorie d’arbre qui produit des feuilles plates. Il est apprécié en bois de chauffage car il se consume lentement sans produire trop de goudron dans ses fumées, contrairement aux résineux.
- G de granulé. Ce sous-produit de la première transformation du bois, comme la sciure est affiné, séché et fortement compressé sans colle ni additif.
- I comme installation. Chaque chantier est différent, et une installation ne convient pas forcément à l’habitation du voisin.
- M car la maintenance est indispensable. Vider le cendrier, nettoyer le brûleur chaque mois et un nettoyage de printemps 1 fois par an.
- N pour “NF bois de chauffage”. Ce label a été créé par l’Ademe avec le soutien de l’Afnor et du Centre technique du bois et de l’ameublement (CTBA).
- P comme pellet, appellation anglophone du granulé.
- Q pour Qualibois, cette appellation ou label pour l’installation des chaudières bois de puissance inférieure à 70kW.
- S, le silo constitue la réserve de combustible (plaquettes ou granulés) qui alimente la chaudière au moyen d’une vis sans fin.
- T pour tirage, le mouvement des fumées du bas vers le haut.
Attention au séchage du bois
Le bois humide est plus lourd, brûle nettement moins, chauffe deux fois moins bien qu’un bois sec et encrasse la chaudière, alors il faut être vigilant lorsque l’on achète le combustible. Le bois de chauffage récemment abattu doit être stocké au minimum deux ans avant de l’utiliser.
S’il est coupé, fendu et stocké sous abri ou dans un lieu aéré, alors ce temps de séchage peut être ramené à 15mois. Un conseil à donner au client final, qu’il demande au vendeur de mesurer le taux d’humidité du bois ; Il ne doit pas atteindre plus de 20%.
Sur le net
- www.ademe.fr
- www.anah.fr
- www.qualit-enr.org
- www.flammeverte.org
- www.nfboisdechauffage.org
- www.quelleenergie.fr
Crédit d’impôt de 22 ou 36 % !
Un crédit d’impôt est alloué (jusqu’au 31 décembre 2012) pour les ménages faisant l’acquisition d’un équipement utilisant une source d’énergie renouvelable. La chaudière bois entrant dans ce cadre dans le cas d’une première acquisition, 22% du montant de cet équipement est alors remboursé (hors frais de pose).
Ce montant est porté à 36% si la chaudière installée vient en remplacement d’un ancien générateur de chaleur. L’appareil installé doit toutefois respecter des critères tels qu’un rendement supérieur à 80 % pour un chargement manuel ou 85?% pour une chaudière automatique.
Ce crédit d’impôt est accordé quel que soit le niveau d’imposition de l’utilisateur, et s’il est non imposable, l’aide financière lui est alors versée par l’administration fiscale sous forme de chèque ou de virement.
Source : batirama.com / Laurent Denovillers