Le Centre hospitalier de Rambouillet (78) s?est équipé d?installations en cuivre. Un métal dont les propriétés permettent de lutter contre les bactéries multi-résistantes, responsables de 3500 décès de patients chaque année.
Le Centre Hospitalier de Rambouillet s’est équipé d’installations en cuivre pour lutter contre les infections nosocomiales. Poignées de porte, barres de lits, mains courantes, plaques de propreté en cuivre et alliages de cuivre labellisés Antimicrobial CopperTM(1) équipent désormais les services de réanimation et de pédiatrie.
C’est la première fois qu’un hôpital français opte pour cette solution qui permet d’éradiquer 90 à 100 % des bactéries(2) présentes sur les surfaces de contact, y compris les bactéries multi-résistantes (BMR) comme le staphylocoque doré résistant à la méthicilline (SARM).
C’est aussi le point de départ d’une étude sur l’efficacité de ces équipements : sur une période d’un an, l’impact du dispositif sur le taux d’infections contractées à l’hôpital va être mesuré.
Les résultats de cette étude pourraient encourager la mise à l’étude d’un plan national d’équipement en cuivre des hôpitaux français pour renforcer la lutte contre les maladies nosocomiales, responsables chaque année de 3 500 décès.
Qualités antibactériennes reconnues
L’établissement devient ainsi le premier hôpital français à recourir au métal rouge pour lutter contre les maladies nosocomiales. Les services de réanimation et de pédiatrie, qui accueillent 1 800 patients par an, ainsi que les espaces communs viennent d’être équipés de mains courantes, robinets, barres de lits, plaques de propreté et plateaux roulants labellisés Antimicrobial CopperTM.
« Sur la base de 15 ans d’études scientifiques réalisées en laboratoire et en milieu hospitalier, qui démontrent les qualités antibactériennes du cuivre, nous avons décidé d’équiper nos services de pédiatrie et de réanimation, indique Jean-Pierre Richard, Directeur de l’hôpital de Rambouillet.
Nous avons fait le choix de mener une politique volontariste de prévention des risques par l’utilisation de matériaux innovants et qui n’ont aucun impact sur la manière de travailler du personnel soignant. Le but de cette opération est avant tout d’améliorer la sécurité et le bien-être de nos patients. »
Dans plus d’un cas sur trois, les maladies nosocomiales sont contractées à la suite d’un contact avec des surfaces contaminées par des agents pathogènes.
En complément des pratiques habituelles d’hygiène tel que le lavage systématique des mains, les équipements en cuivre permettent de réduire considérablement le temps de survie et la concentration des bactéries comme l’E. Coli ou le SARM dans les services où ils sont utilisés.
Efficace de manière durable, le cuivre élimine les germes en continu et vient compléter le nettoyage régulier des surfaces qui demeure indispensable, mais dont l’action reste ponctuelle.
Expérimentation en France
L’installation des équipements en cuivre est aussi le point de départ d’une expérimentation pilote en France. Menée par le Docteur Patrick Pina, chef du service hygiène du Centre Hospitalier de Rambouillet, une étude scientifique va mesurer l’impact réel du dispositif sur la fréquence des infections nosocomiales.
L’objectif est de déterminer si l’efficacité antibactérienne du cuivre se traduit sur le plan clinique par une diminution des maladies contractées à l’hôpital.
Le protocole instaure un dénombrement des infections nosocomiales dans les deux services équipés d’éléments en cuivre, qui sera comparé aux chiffres des années précédentes. Les premières conclusions seront disponibles d’ici la fin 2012.
« Face à des germes et des bactéries de plus en plus résistants aux traitements antibiotiques, mettre l’accent sur la prévention des maladies est désormais une priorité, explique le docteur Pina. Il est indispensable pour des services comme la réanimation et la pédiatrie de se prémunir contre toute propagation d’agents pathogènes qui pourrait entraîner une épidémie chez des patients particulièrement vulnérables.
Le protocole d’évaluation que nous avons développé va nous permettre de déterminer si le cuivre peut jouer un rôle central dans la prévention des infections à l’hôpital. Espérons que les résultats seront aussi prometteurs que ceux obtenus aux États-Unis. »
En juillet dernier, le Pr Michael Schmidt de l’Université de Médecine de Caroline du Sud, avait présenté les résultats d’une étude menée dans trois hôpitaux américains, qui ont révélé que la mise en place d’éléments en cuivre permet de réduire de plus de 40 % l’incidence des infections dans les services équipés(7).
Source : batirama.com
Vers un plan « cuivre » dans les hôpitaux français ?
La question d’un plan de prévention des infections nosocomiales par le cuivre dans les hôpitaux français a été publiquement abordée en séance officielle le 28 juin dernier à l’Assemblée Nationale, à l’initiative du député Hervé Féron.
A l’heure actuelle, le Ministère de la santé déclare être en attente d’études complémentaires avant d’émettre une recommandation sur l’équipement en cuivre des hôpitaux français à grande échelle.
Les résultats de l’étude clinique du Centre Hospitalier de Rambouillet pourraient donner l’impulsion nécessaire. Un tel investissement pourrait permettre de réduire les coûts considérables des infections nosocomiales, selon le célère adage « Mieux vaut prévenir que guérir ».