Les promoteurs immobiliers souhaitent que le logement devienne "le grand chantier de la République" au cours de la prochaine législature.
"Bientôt cinq générations vont avoir besoin de se loger en même temps avec une ou deux générations seulement sous le même toit, à la différence des siècles précédents où 3 générations vivaient simultanément et cohabitaient dans le même logement", a souligné Marc Pigeon, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) dans un document rédigé en vu de la prochaine échéance présidentielle.
La FPI estime qu'il manque en France entre 500.000 et 1,2 million d'habitations et situation aggravante: le prix des logements anciens a crû de 141% entre 2000 et 2010 tandis que la progression des revenus sur la même période n'a été, selon l'INSEE, que de 43%.
La proposition la plus innovatrice du document de la FPI intitulé "Que faire ?", qui sera remis aux parlementaires et aux candidats à l'élection présidentielle de 2012, est la suppression du prêt à taux zéro plus (PTZ+) pour les achats dans l'ancien sans travaux de rénovation qui n'a fait que contribuer à l'inflation des prix. Mi-septembre, le président de l'Union des Maisons Françaises, Christian-Louis Victor, tenait à peu près le même discours sur le sujet.
L'économie attendue de cette mesure (1,3 milliard d'euros par an) permettrait, selon la FPI, de financer (900 millions) la diminution de la TVA de 19,6% à 5,5% pour les ménages à revenus modestes qui achètent pour la première fois des logements neufs dans des communes où s'applique la loi de Solidarité et de renouvellement urbain (SRU) destinée à porter le taux de logements sociaux à 20% du total.
Elle permettrait aussi, pour 400 millions, d'accorder des PTZ+ pour les propriétaires de logement anciens où seraient effectués des travaux de rénovation portant la qualité thermique et énergétique quasiment au niveau du neuf.
En outre, pour lutter contre la pénurie de foncier, la FPI souhaite "accélérer la remise à disposition des friches publiques" demandant à l'Etat de mettre ses actes en conformité avec ses intentions.
"Les établissements publics ou les sociétés à capitaux publics ne cèdent bien souvent leurs terrains, même devenus des friches, que lorsqu'ils ont besoin de dégager des ressources (...) et les vendent, le plus souvent, au plus offrant, participant ainsi à l'inflation du prix des terrains et se comportant comme des spéculateurs", déplore M. Pigeon.
La proposition la plus originale est la suppression du "1% logement", il est vrai déjà fortement ponctionné par l'Etat, et son remplacement par une aide directe des entreprises à leurs salariés pour trouver un logement, à l'aide de comptes d'épargne logement qui seraient abondés par les entreprises.
Source : batirama.com / AFP