Les organisations professionnelles du BTP (FFB et FNTP) redoutent un effondrement de la construction, malgré la reprise des chantiers. Et réclament cinq mesures, dont le retour de la TVA à 5,5 %.
Durement touchées par la crise du Covid-19, les entreprises du BTP ont pu depuis quelques semaines reprendre leurs activités, dans de nouvelles conditions nettement plus contraignantes. Elles doivent en effet respecter les mesures de sécurité sanitaire recommandées dans le guide de l’OPPBTP comprenant le port de masques et l’application des gestes barrières.
« Les surcoûts liés à la mise en sécurité des compagnons sur chantier ne sont que rarement partagés, ce qui fragilise les entreprises du BTP » indiquent la FFB et la FNTP dans un communiqué. Un premier choc qui s’accompagne, selon ces organisations, de « l’effondrement de la commande publique comme privée ».
Face à cette situation de crise, certaines chartes de reprise des chantiers ont été signées par les acteurs de la construction régionaux, comme en Ile-de-France. Parmi les signataires, notons l’Union sociale pour l’habitat, LCA (Les constructeurs et aménageurs FFB), l’union des syndicats de l’immobilier, la Capeb, les syndicats d’architectes et la FFB et FNTP régionaux.
Les 5 mesures réclamées par le BTP
Ce cadre de dialogue constructif n’empêche pas les acteurs du Bâtiment de redouter la faillite d’entreprises du BTP avec, à la clé, les licenciements de salariés. La profession rappelle que le secteur représente près de 2 millions d’emplois et près de 500 000 entreprises, essentiellement TPE et PME implantées sur tout le territoire.
C’est la raison pour laquelle, ces organisations réclament au gouvernement d’intégrer 5 mesures au projet de loi de finances rectificatif. Il s’agit en premier lieu de la prise en charge des surcoûts liés au Covid-19 et l’annulation des charges fiscales et sociales. Selon Jacques Chanut, le gouvernement a en effet annoncé que la question des surcoûts serait traitée mais, pour l’instant, aucune précision n’a été apportée aux acteurs concernés.
La seconde mesure demandée concerne la mise en place d’un véritable mécanisme d’incitation à l’investissement local grâce au FCTVA. Rappelons qu’il s’agit d’une dotation destinée à assurer une compensation de la charge de TVA que supportent les collectivités pour les équipements dont elles sont propriétaires mais qu’elles ne peuvent pas récupérer par voie fiscale… puisqu’elles ne sont pas assujetties à la TVA.
Plan massif de rénovation énergétique des bâtiments
La troisième mesure porte sur le plan massif de rénovation énergétique des Bâtiments qui ne porte pas vraiment ses fruits, malgré la volonté réaffirmée du gouvernement (Les pouvoirs publics annoncent vouloir rénover 500 000 logements par an, depuis plusieurs années)
La quatrième mesure concerne le relèvement des budgets consacrés au niveau national aux infrastructures et à la gestion de l’eau. Et enfin, le retour à un taux de TVA à 5,5 % pour l’ensemble des travaux (neuf et rénovation) constitue la dernière mesure, et non la moindre, que les organisations souhaitent voir intégrer au projet de loi de finances rectificatif.
Source : batirama.com/ F. Leroy