Architectes : des revenus en baisse mais toujours le moral

Le revenu net annuel des architectes a baissé en 2010, et la profession a perdu des emplois salariés mais ils demeurent optimistes sur l'évolution de leur activité, selon une étude de l'Ifop.


Cette enquête, publiée à l'occasion d'une convention organisée par l'Ordre des architectes à Paris, a été réalisée en juillet auprès d'un échantillon de 804 architectes, représentatifs de la population des architectes en activité. La France compte 30.000 architectes.

 

"Après une dépression du revenu net de la profession en 2007 et 2008 en raison de la crise, suivie d'une remontée en 2009, nous sommes retombés en 2010 et on peut penser que cela va s'aggraver pour les revenus 2011", a déclaré Lionel Carli, président du Conseil national de l'Ordre des architectes.

 

Le revenu net annuel des architectes a été de 34.300 euros en moyenne en 2010, contre 37.420 euros un an plus tôt. Vingt-et-un pour cent des architectes interrogés déclarent avoir gagné moins de 10.000 euros sur l'année.

 

La majorité gagnent 30 000 euros annuels

 

59% ont moins de 30.000 euros annuels. 18% ont déclaré plus de 50.000 euros de revenus.Le chiffre d'affaires s'est maintenu en 2010 mais la marge de l'activité s'est réduite, pour atteindre 12%, a précisé François Rouanet, membre du Conseil national de l'Ordre. L'emploi salarié a pâti de la conjoncture. Le nombre de salariés par agence est retombé à 1,7 en moyenne (contre 1,9 un an plus tôt et 2 en 2007).

 

"Les agences licencient", souligne M. Rouanet qui estime que la profession "a perdu environ 1.000 emplois salariés". Une partie de ces architectes se mettent alors à leur compte. Mais pas tous.Malgré tout, les architectes gardent le moral : 67% sont "optimistes sur l'évolution de leur activité dans les prochains mois".

 

Les moins de 40 ans sont mêmes 84% à se dire optimistes. La profession va chercher à se faire entendre à l'occasion de la campagne des élections présidentielles. L'Ordre des architectes revendique "le droit à l'architecture pour tous", dans un manifeste publié le 21 novembre.

 

L'architecture en danger ?

 

"L'architecture est en danger en raison de l'étalement urbain qui gangrène le territoire, parce que les aménageurs publics abandonnent leur responsabilité à la promotion privée, parce que la spéculation foncière est un fléau, parce que les réglements prennent le pas sur le projet, parce que la place de la conception se réduit comme peau de chagrin", s'alarme l'Ordre dans ce texte.

 

Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, qui a clos la convention, a tenté d'atténuer ce diagnostic. Il a indiqué que la réforme de l'urbanisme "doit se faire à droit constant, sans remettre en cause les dispositions de la loi sur l'architecture, notamment le recours obligatoire à l'architecte".

 

"En prônant un urbanisme de projet, moins contraint par les réglementations et les normes, elle offre une opportunité exceptionnelle", a-t-il assuré.

 

 

Source : batirama.com / AFP

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